Glossa ordinaria (Psalmi : prologus ‘Omnis divina Scriptura’)

page créée le 1.3.2023, mise à jour le 18.3.2023 (version 3)

Ce prologue introduit un commentaire des Psaumes, rédigé probablement à la fin du 11e siècle. Il a parfois été attribué à Abélard. Si la date de sa rédaction demeure incertaine, on peut le localiser aux alentours de Châlons-sur-Marne et l’attribuer à un disciple d’un certain maître Bérenger dont le commentaire est probablement celui qui a été attribué à Manegold de Lautenbach (cf. M. Morard, La harpe des clercs, 2008, thèse de doctorat, clavis : Berengarius).          
Le rapprochement avec Bérenger pose la difficile question de l’interprétation des parallèles simples et des rapports de dépendance. Mais en l’occurrence, puisque P2543 cite explicitement Bérenger, et puisque ces références à Bérenger sont identifiables dans le commentaire du pseudo Manegold de Lautenbach (Ps-Bède), la question paraît pouvoir être tranchée. La comparaison du plan des deux prologues montre en plus, chez le disciple de Bérenger, des remaniements introduisant des éléments classiques d’accessus omis par Bérenger (* dans le plan ci-dessous).        
Le prologue, encore indemne de l’influence de Pierre Lombard et de Gilbert de la Porrée, est pratiquement le seul de la centaine de prologues édités et étudiés dans la Harpe des clercs à présenter un parallélisme étroit avec le prologue de maître Bérenger (= prefatio altera placée en tête de l’édition princeps du pseudo Bède; cf. Corpus prol. n° ‎7). Ce parallélisme est surtout structurel. Les reprises littérales y sont rares. C’est l’exact contraire de ce qui s’observe dans le reste du corpus des prologues sur les Psaumes antérieurs au milieu du 14e siècle. – La mention des traductions du Psautier, le traitement allégé du statut épistémologique du Psautier, l’absence de référence à l’étymologie sémitico–hellénique de Psalterium, le silence sur le  statut prophétique de David et l’usage ecclésial du Psautier conduisent à situer ce prologue (et probablement le commentaire qu’il introduit) un peu à l’écart de la plupart des témoins de l’exégèse des Psaumes des écoles recensés aux 11e et 12e siècles.   On notera la série de questions introduites par la formule «queritur…» déjà observées chez Hugues de Breteuil.
Le prologue n’est pas distingué du commentaire du Ps.1. La première structure visuellement perceptible est l’initiale du Ps. 2. L’auteur adopte sans surprise la thèse patristique selon laquelle le Ps. 1 est le prologue de tout le Psautier. L’explicit du prologue «...minime mundus
» donné par le Repertorium biblicum ne se trouve dans aucun des deux manuscrits examinés qui concordent en tout point.

Plan:

1.0

Statut épistémologique de l'Écriture :

 

1.1

 

La prophétie

1.2

 

Définition et modes

1.3

 

Les temps de la prophétie

1.4

 

Modes d’exposition

2.1

Titre :

 

2.2

 

Hymnus: traductions

2.3.1

 

Soliloquia 

2.4.1

 

Psalterium

2.4.2

 

Distinction entre psautier et cithare

 

[Utilité des Psaumes]:

 

2.6

 

Dix cordes signes des dix commandements

3.1-4

*Division du livre par les Psaumes

 

3.5

*Matière du livre

 

4.1

*Ordre 

 

5

*Statut du Ps.1

 

6

Cause efficiente et intention

 

 



Comment citer cette page ?
Martin Morard, Glossa ordinaria (Psalmi : prologus ‘Omnis divina Scriptura’) in : Sacra Pagina, IRHT-CNRS, 2024. Consultation du 21/11/2024. (Permalink : https://gloss-e.irht.cnrs.fr/php/page.php?id=143)