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Ce prologue introduit un commentaire des Psaumes,
rédigé probablement à la fin du 11e siècle. Il a parfois été attribué à
Abélard. Si la date de sa rédaction demeure incertaine, on peut le localiser
aux alentours de Châlons-sur-Marne et l’attribuer à un disciple d’un certain
maître Bérenger dont le commentaire est probablement celui qui a été attribué à
Manegold de Lautenbach (cf. M. Morard, La harpe des clercs, 2008, thèse
de doctorat, clavis : Berengarius).
Le rapprochement avec Bérenger pose la difficile question de l’interprétation des
parallèles simples et des rapports de dépendance. Mais en l’occurrence, puisque
P2543 cite explicitement Bérenger, et puisque ces références à Bérenger
sont identifiables dans le commentaire du pseudo Manegold de Lautenbach
(Ps-Bède), la question paraît pouvoir être tranchée. La comparaison du plan des
deux prologues montre en plus, chez le disciple de Bérenger, des remaniements
introduisant des éléments classiques d’accessus omis par Bérenger (* dans le plan ci-dessous).
Le prologue, encore indemne de l’influence de Pierre Lombard et de Gilbert
de la Porrée, est pratiquement le seul de la centaine de prologues édités et
étudiés dans la Harpe des clercs à présenter un parallélisme étroit avec
le prologue de maître Bérenger (= prefatio
altera placée en tête de l’édition princeps du pseudo Bède; cf. Corpus prol. n° 7). Ce parallélisme est
surtout structurel. Les reprises littérales y
sont rares. C’est l’exact contraire de ce qui s’observe dans le reste du corpus
des prologues sur les Psaumes antérieurs au milieu du 14e siècle. –
La mention des traductions du Psautier, le traitement allégé du statut
épistémologique du Psautier, l’absence de référence à l’étymologie
sémitico–hellénique de Psalterium, le silence sur le statut prophétique de David et l’usage
ecclésial du Psautier conduisent à situer ce prologue (et probablement le
commentaire qu’il introduit) un peu à l’écart de la plupart des témoins de
l’exégèse des Psaumes des écoles recensés aux 11e et 12e
siècles. On notera la série de questions
introduites par la formule «queritur…» déjà observées chez Hugues de Breteuil.
Le prologue n’est pas distingué du commentaire du Ps.1. La première structure
visuellement perceptible est l’initiale du Ps. 2. L’auteur adopte sans surprise
la thèse patristique selon laquelle le Ps. 1 est le prologue de tout le
Psautier. L’explicit du prologue «...minime
mundus» donné par le Repertorium
biblicum ne se trouve dans aucun des deux manuscrits examinés qui
concordent en tout point.
1.0 |
Statut épistémologique de l'Écriture : |
|
1.1 |
|
La prophétie |
1.2 |
|
Définition et modes |
1.3 |
|
Les temps de la prophétie |
1.4 |
|
Modes d’exposition |
2.1 |
Titre : |
|
2.2 |
|
Hymnus: traductions |
2.3.1 |
|
Soliloquia |
2.4.1 |
|
Psalterium |
2.4.2 |
|
Distinction entre psautier et cithare |
|
[Utilité des Psaumes]: |
|
2.6 |
|
Dix cordes signes des dix commandements |
3.1-4 |
*Division du livre par les Psaumes |
|
3.5 |
*Matière du livre |
|
4.1 |
*Ordre |
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5 |
*Statut du Ps.1 |
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6 |
Cause efficiente et intention |
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