page créée le 1.1.2019, mise à jour le 27.6.2024
M. Morard et coll., ed., Biblia latina cum glossa ordinaria aucta, in : Sacra Pagina, Paris, IRHT-CNRS, édition scientifique numérique native dynamique intégrale, 2010-2023.
=> Que faut-il entendre par Glose ordinaire de la Bible ?
1. Cette édition est un travail original qui fait l'objet de mises à jour fréquentes, selon le concept d'édition dynamique adopté pour les textes publiés dans la collection Sacra Pagina (Gloss-e). Elle est donc inscrite au titre de "ressources intégratrices permanentes" au registre international normalisé des publications en séries (ISSN 2966-5310).
2. Le texte édité a été établi à partir de l'édition princeps de la Glose ordinaire : [Biblia latina cum glossa ordinaria], Adolf Rusch pro Antonio Koberger, [Strasbourg 23.9.1481], 2415 p., 4 vol. in fol. [ISTCib00607000][1]. Comme toute édition imprimée ancienne, une édition incunable comporte plusieurs « états » : au cours de l’impression, l’imprimeur / éditeur a fait des corrections et recomposé certaines casses. Les différences d’états n’affectent que peu le sens et le contenu du texte. Leur vérification systématique demanderait de collationner l’intégralité des exemplaires conservés pour un bénéfice philologique et historique mineur[2]. Les cagographies et irrégularités typographiques et textuelles observées lors de la transcription et de la révision des textes sont toujours confrontées à l’exemplaire de Trêves, objet du fac similé des éditions Brepols. Pour des raisons pratiques et par curiosité philologique, nous avons utilisé, en plus du facsimilé, plusieurs exemplaires de l’incunable, en veillant à réviser les transcriptions à partir d’au moins un exemplaire différent de celui de la saisie. Pour plus de précision, se reporter à la ? Ratio editionis.
3. Le texte de l’édition électronique s'écarte de celui de l’édition princeps imprimée notamment par les points suivants :
- La transcription a été effectuée manuellement par les collaborateurs mentionnés dans la rubrique « à propos de cette édition" qui figure en tête de chaque livre et signale l'état d'avancement des révisions, les manuscrits éventuellement collationnés et l'étendue des sondages.
- Les abréviations ont été développées, l'association des sentences avec le lemme biblique a fait l'objet de choix et parfois de corrections qui relèvent de la responsabilité scientifique de l'éditeur.
- Le texte saisi est progressivement révisé, annoté, corrigé et collationné, les citations bibliques et certaines sources sont identifiées. Les graphies des noms propres et des formes latines communes sont normalisées pour faciliter la fouille informatique des données dans l'intégralité des textes édités par Gloss-e.
- Le texte de l’édition princeps est en outre augmenté de prologues et sentences inédites signalées par « + » et identifiée comme telle par la déclaration de témoin associée. Comme le montrent les travaux d’Alexander Andrée et de ses élèves depuis plusieurs années, le Glose ordinaire n’est pas un texte homogène. La Glose de chaque livre biblique a une histoire différente. Elle s’est développée par versions successives en plusieurs étapes pour chacune desquelles la critique textuelle fait apparaître plusieurs versions successives. Pour une typologie sommaire des variations textuelles relevées, ? Ratio editionis.
Typologie sommaire des variations textuelles
4. La comparaison des versions se résume en plusieurs types de variations fondamentales :
a. différences de réclames lemmatiques : paramètre très labile, dépendant de la mise en page et de la disposition des sentences propre à chaque manuscrit. Les incidences sémantiques de ces leçons ne sont pas à négliger. Elles doivent être relevées.
b. différences de lemmes attributifs : traitées comme des variantes en privilégiant la version de la Glose universitaire (Rusch).
c. variations morphologiques mineures (inversions simples, temps, modes, genres, conjonctions et prépositions, etc.) : signalées en apparat critique.
d. reformulations et développements même sans variation sémantique majeure : la sentence variante est éditée intégralement dans sa teneur afin de faciliter les repérages informatiques par les moteurs de recherche ; la déclaration de témoin renvoie à la version analogue par « cf. » pour indiquer la présence d’une version proche dans un autre témoin repéré ;
e. ajout de matériau exégétique différent ou nouveau : la sentence est éditée intégralement.
f. différences d’association lemme-sentence : le lemme biblique auquel certaines sentences est associé peut être différent d’un manuscrit à l’autre. Dans ce cas, la sentence est répétée autant de fois que nécessaire lorsque la variation fait sens. Si elle est jugée comme seulement accidentelle et sans portée sémantique on se contente d’indiquer en apparat le lemme auquel elle est associée dans chaque témoin : par ex. : Cas574 (post Dominus) Cas239 (post Domino) V145 (post meo).
Toute récupération indue et non autorisée des données sera donc aisément identifiable à partir de marqueurs insérées dans les documents.
[1] Nul ne retient plus aujourd'hui l'attribution bibliographique ancienne à Walafried Strabon (voir bibliographie : The attribution of the Glossa). Voir cependant à ce sujet, M. Morard, «Que faut-il entendre par Glose ordinaire ? », in : Glosa ordinaria in totam Bibliam, Sacra Pagina CNRS, 2024. Pour une discussion critique de la datation de l’édition incunable, cf. Froelich 1992.
[2] L’examen des particularités d’exemplaires relève principalement de l’histoire de la typographie et de l’histoire du livre. Notre propos est l’histoire des textes et l’histoire religieuse. Ce choix stratégique et pragmatique oblige à reléguer au second plan l’analyse de la matérialité des témoins sans la dévaloriser aucunement.