page créée par Martin Morard le 3 avril 20023, mise à jour le 15.10.2024 (version 4)
Je publie ici en format électronique natif une version inédite de la préface du correctoire biblique d’Hugues de Saint-Cher. Déjà connue et éditée depuis longtemps dans sa forme brève (ici § 1 à 6), la version augmentée des paragraphes 7 à 15 est inédite. Le supplément commente et explicite les aspects techniques du prologue d’Hugues pour en faciliter la compréhension.
Esc5 et Cor1L s’accordent 6 fois dont 4 fois contre le reste de la tradition manuscrite du correctoire d’Hugues de St-Cher.
¶ Hugonis de S. Caro
correctorii prologus auctus
=> vers l'édition en
ligne
Codd. :
§1-6 = Cor1 :
- Cor1A : Paris, Arsenal, ms. 94.
- Cor1L : Leipzig,
Universitätsbibliothek, ms. 105, f. 1r
- Denifle : Ed. H. Denifle, « Die Handschriften der
Bible-Correctorien des 13. Jahrhunderts », Archiv für Literatur und
Kirchengeschichte », 1888, p. 293 ;
- Dahan : Ed. G. Dahan, La critique textuelle dans les correctoires de
la Bible du XIIIe siècle, In : A. de Libera, A. Elamrani-Jamal ;
A. Galonnier, dir., Langage et philosophie. Hommage à Jean Jolivet, Paris,
1997, p. 386: Cor1 ; Ars94
§ 7-15 : Esc5 : Escorial, Real Biblioteca del Monasterio de San Lorenzo, a.I.5, f. 280v [image 567] : anon., Biblia pandecta, inter Sir et Is.).
Ce texte a échappé à la littérature spécialisée consacrée aux correctoires. Il a été découvert au hasard d’un dépouillement de catalogues, dans une bible bolonaise du début du 14e siècle, offerte avant 1662 à Philippe IV d’Espagne par l’archevêque de Tarragone Francesc de Rojas-Borja i Artés. Il s’agit peut-être d’une bible d’origine dominicaine ou destinée à un couvent dominicain (nombreuses influences de la Légende dorée ; f. 226ra, figure d’un saint dominicain: Dominique ? ; voir bibliographie du ms. en ligne). Un ex-libris gratté au f. 508, à la lecture très conjecturale, semble indiquer plutôt une provenance franciscaine : « Iste liber est... minorum » ; colophon : « Laudamus Christum qui nobis prebuit istum | librum compleri et in sua virtute tueri | cartula nil poscat nisi quod per te bene noscat | Fo<n>s? Ugolinus sua se profert Bonominus » (f. 463vb, Apc.).
Le prologue du correctoire dominicain augmenté y est copié seul, de première main, au dos du dernier feuillet de l’Ecclésiastique ; la bible dans laquelle il est copié, somptueuse et somptuaire, ne porte ni trace de corrections textuelles notables, ni aucune trace de l’usage d’un corrrectoire.
Provisoirement, notre édition collationne Esc5 avec l’édition Denifle de Cor1 (Hugues de Saint-Cher) et deux nouveaux manuscrits Cor1A Cor1L en privilégiant les leçons de la version vulgate d’Hugues de Saint-Cher, car le texte de l’Escorial comporte de nombreuses omissions et cacographies.
Lors de la découverte du texte de l’Escorial, j’avais formulé l’hypothèse qu’il puisse s’agir du prologue du correctoire attribué au franciscain Guillaume Breton encore mal étudié et souvent confondu avec celui d’Hugues de Saint-Cher parce que certains manuscrits intègrent la préface d’Hugues en tête de son propre prologue. L’hypothèse me semble devoir être abandonnée. Le correctoire attribué à Guillaume Le Breton n’est qu’une compilation de seconde main sans prologue comme l’indiquent les titres et rubriques du manuscrit Einsiedeln, Stiftsbibliothek, cod. 28 (1279), s14 1/2, f. 4 : «Opusculum istud continet veritatem textus Biblie collectam ex operibus fratris Britonis. Require : » [p. 66-161] p. 66 : « Incipit opusculum de veritate textus biblie et prologorum eiusdem collect<um> ex operibus fratris Britonis de expositione vocabulorum ipsius biblie et suorum prologorum ».