Chiffrer pour déchiffrer. Regards statistiques sur la Bible glosée

page créée par Martin Morard, le 9.11.2023 (version 2)

Je mets ici à disposition divers relevés statistiques effectués concernant la diffusion de la Bible latine avec commentaires. Les échantillons exploités sont extraits de la base GLOSSEM  (répertoire analytique des manuscrits des bibles latines avec commentaires) ou de son fichier source en format excel. Les chiffres mentionnés devront être mis à jour en fonction des évolutions de la bases. Comme toute statistique historique, ils ne sont jamais qu’indicatifs.

Mentir avec les statistiques est aujourd’hui à la portée de tous. Dire vrai avec des statistiques est un défi plus redoutable. Traduire la Bible en chiffres pour mieux la déchiffrer est une gageure et un jeu d’enfant curieux.

Il s’agit d’abord d’un jeu, parce que pour faire parler les chiffres il faut aimer jouer avec les données, les malaxer longtemps, les faire miroiter, les jeter en l’air pour regarder comment elles retombent, les choisir, les combiner pour leur poser les bonnes questions. Les bonnes questions sont celles qui reçoivent des réponses signifiantes. Les réponses sont signifiantes quand la question respecte le prima du réel. On respecte le prima du réel quand on écoute les données sans chercher à les plier à une thèse préconçue. La technique aujourd’hui donne facilement les moyens de faire parler les chiffres. Mais comment les écouter ? Résister à l’illusion des chiffres, en débusquer les biais  n’est possible qu’à condition de s’être livré à l’exercice des relevés, des dépouillements et des feuilles de calculs. Qui se couche devant la machine, sous prétexte qu’elle fait facilement ce qu’on n’a pas le temps de faire parce qu’on a mieux à faire, le payera un jour ou l’autre.

Les statistiques établies à partir de manuscrits conservés reflètent les réalités du Moyen Âge dans un miroir brisé : celui de vestiges inégalement conservés par les aléas de l’histoire des hommes.

Le nombre des manuscrits conservés informe moins du succès des textes que de celui de la conservation de leurs véhicules codicologiques.

Les valeurs relatives, établies grâce aux statistiques, ne sont révélatrices que dans la mesure où le croisement des sources documentaires s’efforce de les comparer et de les critiquer.




[1][1] Morard 2013 : « La bibliothèque évaporée ».

[2][2] Ils faut bien sûr tenir compte d’exception comme le Sacro convento d’Assise.


Comment citer cette page ?
Martin Morard, Chiffrer pour déchiffrer. Regards statistiques sur la Bible glosée in : Sacra Pagina, IRHT-CNRS, 2024. Consultation du 27/07/2024. (Permalink : https://gloss-e.irht.cnrs.fr/php/page.php?id=190)