Lyra electronica. Note d'orientation à propos des postilles de Nicolas de Lyre et de leur édition électronique

Page créé par Martin Morard le 3.3.2023, mise à jour le 2.7.2024 (version 16)

« Cette postille, en Espagne et, comme je le crois, en France, est plus répandue que celles  qui concernent la Glose ordinaire. En effet, il n’y a pas que les théologiens qui y recourrent mais aussi les juristes et ceux qui désirent avoir une claire compréhension de la Sainte Ecriture »[1] (Paul de Burgos)

 

Texte de base : Venise, 1603 cum Glossa ordinaria     
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vers l’édition en ligne  

=> vers les prologues édités

 

Table des matières :



Avant-propos

1.    Élaborées par étapes puis réorganisées au fil d’un processus de diffusion complexe, les postilles de Nicolas de Lyre sont à situer à la charnière entre l’exégèse médiévale et l’exégèse humaniste, entre le christianisme ancien et celui des Réformateurs, entre une herméneutique d’intégration sociétale et une herméneutique individuelle de rejet des traditions indirectes, obnubilée par l’idolâtrie de l’Âge d’or. Leur littéralisme modéré et un certain type de recours aux sources juives ont été contestés au sein même du christianisme, déjà du vivant de Nicolas de Lyre, preuve si besoin était que l’Humanisme de la Renaissance puise sa sève dans le terreau du Moyen Âge pour mieux s’en affranchir. L’antisémitisme chrétien espagnol des 15e et 16e siècle a coloré de manière particulière la réception de Nicolas de Lyre. Mais, au-delà du contexte ibérique, de la problématique des sources juives et du rapport à l’hébreu, la réception de Nicolas de Lyre pose à la méthode chrétienne d’interprétation des textes sacrés des questions fondamentales.

2.    Ici comme ailleurs, Sacra Pagina a l’ambition de faciliter la lecture comparée des strates de la Tradition chrétienne au cours du Moyen Âge. Le site propose un instrument euristique et une version électronique de toutes les pièces du dossier, depuis l’exégèse patristique recueillie par l’exégèse doxographique médiévale jusqu’aux éléments de controverses du thomisme biblique de la Renaissance.

3.    Je réunis dans cette page quelques notes  prises à l'occasion de la préparation de l’édition électronique. Elle font l’objet de fréquentes mises à jour. Le patient lecteur pourra mentionner, plutôt que la date de consultation, la date et le numéro de la version indiqués au sommet de cette page.

4.    L’inventaire des manuscrits de la postille[1] et le texte de base de l’édition électronique, saisi partir de l’édition de 1603, aideront à clarifier la chronologie de la rédaction des postilles, l’histoire et les formes de leur organisation en collection et de leur diffusion. L’un et l’autre, autant que leur association, forment un instrument inédit et un terrain expérimental destinés à faire avancer la recherche fondamentale. Nous ne sommes pas omniscient : les informations de cette page sont autant que possible de première main. On prendra soin de les confronter à la littérature scientifique très abondante concernant Nicolas de Lyre dont nous ne prenons connaissance que progressivement[2].

Prosopographie

5.    Originaire de Lyre près d’Évreux (Normandie), N. est né à une date inconnue et mort à Paris à l’époque de la Grande Peste († 23 [ ?] octobre 1349). Entré chez les franciscains au couvent de Verneuil vers 1300 [Glorieux], il fit ses études à Paris. Il est bachelier en 1307/1308 (titulature des signataires de la consultation sur les Templiers : « (fratris) Nicolai ordinis minorum »[3]), maître en théologie entre 1308 et 1309 (titulature au procès de Marguerite Porrette). Il fut ministre provincial de Paris (avant 1319-1324) et de Bourgogne (1324-1326)[4].  En 1325, il est désigné par codicille comme exécuteur testamentaire de Jeanne de Bourgogne en qualité de « maistre en divinité » et ministre provincial de Bourgone[5]. En 1330, il est autorisé à exécuter le testament par son ministre général avec le titre de sacre pagine doctor.

6.    En 1334, il figure explicitement comme « Nicholaus de Lyra ordinis fratum minorum » parmi les 29 maîtres parisiens qui écrivent à Jean XXII au sujet de la vision béatifique..

7.    La postille comprend plusieurs allusions rapides à des localités de la France du Nord : Paris, Sens, Vernon, etc.[6]

8.    Je reproduis ici, en le collationnant sur le ms. de Liège (Lg148) la curieuse biographie de Nicolas de Lyre reproduite en tête de deux manuscrits flammands de la postille littérale.

9.      « Magister Nicolaus de Lyra melior*  fuit Hebreus a tempore hactenus sancti Hieronymi in Ecclesia. In villa enim dicta Lyra, in cuius convicinio** ego prope fui, erat pauper homo habens filium illum*** scolas puerorum christianorum frequentantem. Quando ergo puer iste venit ad patrem dicens : Pater, ego deberem habere doctrinale, auctores et similia, pater dixit: Vade, trufator, ad scolas Iudeorum, non habeo unde libros tibi darem****. Puer iste obediens venit ad Iudeos, ipsum libenter suscipientes***** sub spe et docentes quod fieret Iudeus. Ipse ergo tantum profecit quod omnium per Spiritum sanctum inspirantem factus est istorum perfidorum magister. Post hec effectus frater minor ubi tantum profecit ultra alios quasi vocatus a Deo, quod factus est magister in theologia magne reputationis. Hic satis antiquus quia vidit libros Biblie tot esse expositos allegoriis, tropologiis et anagogiis quod textus historicus, quasi totus fuit mortuus, non curatus, zelo Dei cum timore quod non posset perficere, incepit tamen historialiter exponere bibliam, recipiens semper locis certis dicta Judeorum in multis eos confundens. Que ego, dono Dei, attente legi et scripsi cum notabilibus sue expositionis. Et demum tanto tempore vixit quod expleta Biblia historialiter, postea moralizabat pulcherrime. Iste, quando legit istam Bibliam, secuti sunt eum viri magni nobiles de scola****** volentes reverentialiter deducere. Hoc perpendens, retrospiciens dixit : Quo tenditis, filii, quo tenditis ? Et illi : Volumus vos, magister, deducere. Iste : Non, filii, non, ite vias vestras, nolo habere caudam, hoc est : Nolo associari a multis, quia pauper frater sum. Sepultus est Parisius ad Minores in loco capitulari. Et sic est finis. Sit laus et gloria Trinis******* ».  
Codd. : Lg148, f. 1v Labrosse 1906, p. 395 (d’après Bx266) | *melior Lg148] minor perperam Van den Gheyn |**convicinio] coniec. Labrosse, cōnoīaio Lg148 | 3*illum] om. Lg148 |4* libros tibi darem] possum tibi libros dare Lg148 | 5* suscipientes] recipientes Lg148 | 6* scola] scolis Lg148 | 7* Et sic... Trinis] om. Lg148

10.          La signification de certaines expressions est obscure. Bien que le ms. de Bruxelles[7] soit daté du 14e siècle par le catalogue de la Bibliothèque royale, Labrosse situe la rédaction du texte dans la première moitié du 15e siècle, ce qui correspond à la date de copie du ms. de Liège[8]. Labrosse, confirmé par Lg148, corrige la lecture de Van den Gheyen qui insinuait que Nicolas de L. aurait été juif (minor au lieu de melior) et donnait au texte une portée qu’il n’a pas. Labrosse qualifie le document de « légendaire ». Il vise surtout la formation de Nicolas dans une école juive, ce qui semble effectivement contredit par Nicolas lui-même quand il affirme qu’il tient toute sa science de la lecture de Rashi et de juifs experts. Mais la lecture du prologue du Tractatus de differentia, où Nicolas semble minimiser sa connaissance des sources hébraïques, est sujette à interprétation. Il n’est pas sûr qu’une édition critique de ce prologue suffise à lever tous les doutes.

Enseignement

11.          L’enseignement universitaire parisien à proprement parler (in actu exercito) de N. de L. ne dura pas plus de deux ans, entre 1309 et 1311 au plus tard, soit à peine la période nécessaire à l’acquisition formelle des grades académiques[9]. Le titre que lui donnent les manuscrits copiés de son vivant, après la fin de son second provincialat (1326) est ‘Sacre Theologie professor » (v. g. Re172 f. 214v, daté de Paris, 1331)[10]. Dès le 14e siècle, l’iconographie des manuscrits le présente en train d’enseigner à un public tantôt clérical, tantôt clérical et laïc, tantôt exclusivement masculin, souvent avec une présence féminine importante ou symbolisée par une seule figure[11]. Ces représentations peuvent n’avoir qu’une signification seconde ; elles peuvent signifier que Nicolas de L. avait le grade et les compétences d’un enseignant. Il a pu exercer la charge de lecteur dans un couvent provincial, bien que son oeuvre ne semble pas en faire état. Rien n’indique en tout cas une carrière dominée par l’enseignement universitaire parisien, mais plutôt une position marginale, voire critique a l’égard des traditions scolaires qui a dû contribuer à le tenir à l’écart des instances de formation intellectuelle.

12.          L’imprécision des sources et le jeu des biais cognitifs ont conduit certains documents tardifs à lui attribuer des fonctions que les sources premières ne justifient pas. En 1432, à Séville, Pierre Le Gall (Gallus), copiste du ms. Sev146 (f. 248r), indique en colophon qu’il vient de copier à la demande de l’archidiacre de Séville les postilles sur la Bible que Nicolas de Lyre « a lues solennellement»  : « (libros Biblie) famosissimus magister Nicolaus de Lyra sollemniter legit ».

13.          On restera donc prudent au sujet de la nature et du contexte institutionnel des charges d’enseignement exercées par Nicolas de Lyre.

Personnalité

14.          La postille franciscaine est un miroir de la société de son temps et de la mentalité de son auteur. Elle est cependant moins riche à cet égard que la postille dominicaine du 13e siècle en raison de la réserve dont Nicolas de Lyre a fait preuve à l’égard des sens spirituels.

15.          Quelques traits de la personalité de Nicolas de Lyre transparaissent à travers les lignes.

16.          On note d’abord l’attention aux étudiants pauvres et à la problématique de la pauvreté[12]. Qu’il ait ou non exercé des charges institutionnelles de formateur, Nicolas a certainement consacré son activité exégétique au service de la population étudiante cléricale. Son rôle dans la fondation du collège de Bourgogne semble avoir été plus administratif que pédagogique[13]. Il a donc été confronté à la problématique du financement des études.

17.          L’attention aux étudiants pauvres et la problématique de la pauvreté sont évoqués à plusieurs reprises dans la postille ou à propos d’elle, notamment dans le prologue du De differentia (voir notre édition) et dès le commentaire du texte de Gn. 1. Nicolas remarque ainsi dans le prologue du De differentia que, malgré le souci de brièveté qui l’a animé, la postille ne peut pas être acquise facilement par les pauvres étudiants :      
{LYR1D2.5} « ... quamvis scribendo super Vetus Testamentum brevitati studuerim quantum potui, bono modo tamen totum opus propter sui magnitudinem faciliter haberi non potest a pauperibus studiosis ».

18.          Au-delà de la précarité matérielle et sociale, N. de L. évoque à plusieurs reprise la précarité intellectuelle des rudes qu’il entend précisément ‘dégrossir’, par exemple en leur faisant comprendre la différence entre les livres canoniques et les livres apocryphes par le choix qu’il a fait de les commenter séparément[14].

19.          Un autre trait frappant de la personnalité de Nicolas de Lyre est la référence à la finitude de l’existence et le souci d’organiser son propre travail par strates successives de manière à occuper au mieux le temps occordé par la Providence. Un constat revient comme une antienne au début ou à la fin de chacune des principales étapes de son oeuvre. Le fait que la Providence ait accordé le temps nécessaire à l’opération qui s’achève – commentaire des livres apocryphes, commentaire au sens littéral, analyse du texte de la Vulgate, commentaire au sens moral, etc. – est le signe qu’un nouveau chantier peut être entrepris.

20.          Des formules comme postquam [...] Deus dedit mihi spatium vite ou  Ego igitur gratias ago Deo qui dedit mihi gratiam (LYR20.9.57L) suggèrent que la stratification du processus exégétique est guidée autant par le souci de proportionner l’objectif aux forces disponibles que par les principes herméneutiques exposés. Il s’agit d’une économie du travail enracinée dans un profond réalisme anthropologique et d’une optimisation de l’effort, proportionné à l’objectif à atteindre et aux forces de l’exégète.

21.          Dès le prologue général de la Postille littérale {LYR1L2.5} Nicolas avait noté  :
« Item omissis prologis, a principio Genesis incipiam tum quia residuum vite mee non credo ad expositionem totius sacrae Scripturae sufficere, et ideo nolui in exponendis dictis beati Hieronymi, vel alterius cujuscunque doctoris immorari ».

22.          Plus tard, au début du commentaire d’Esdras il tient des propos similaires, pour justifier l’omission du commentaire des livres de la Bible absents de la Bible hébraïque :  
[LYR18.1.1-2] Et ideo expositioni eorum [les apocryphes] non intendo insistere donec, cum Dei adiutorio et vita comite super omnes libros canonicos scripserim. Si autem Dominus vitam mihi concesserit, super istos libros et alios qui communiter ponuntur in bibliis, quamvis non sint de canone, scribere potero Domino concedente.

23.          Labrosse 1906, p. 387 en a déduit que Nicolas n’a entrepris la rédaction de la postille littérale qu’à un âge avancé. Tout est relatif. La remarque de Nicolas de Lyre est tout autant révélatrice de l’état d’esprit d’un homme mûr mais encore jeune qui a conscience qu’'il vaut mieux se fixer des objectifs limités mais complémentaires, plutôt que s’assigner des tâches trop ambitieuses qu’il faudrait laisser inachevées comme la Tour de Babel de Brueghel ou la Sagrada Familia de Gaudi. Les aléas de l’entreprise pionnière mais inachevée de son contemporain et concurrent Dominique Grima font ressortir la pertinence du propos.

Nicolas de Lyre et Dominique Grima : deux projets concurrents?

24.          La sagesse prudente du franciscain qui, bien que Normand, avait le pied montagnard, fut peut-être une des clés de sa réussite.
Le nombre des manuscrits conservés de la postille de Nicolas de Lyre donne parfois l’impression qu’il a écrasé les autres entreprises exégétiques antérieures et contemporaine. Cela est partiellement exact.  
- Cela n’est vrai que partiellement, parce que d’autres commentaires bibliques antérieurs comme la Glose ordinaire et la Grande Glose de Pierre Lombard qui a été intégré dans la Glose ordinaire à partir de la fin du 12e siècle, la Catena aurea sur les évangiles, ont continué à être lues et commentées dans les écoles.   
- Cela est toutefois exact, parce que d’autres entreprises similaires, quasi contemporains, semblent avoir été étouffés dans l’oeuf par la publication de la postille franciscaine. Les charges et les honneurs ecclésiastiques empêchèrent de la mener à bien.Le commentaire sur la Bible, inachevé, que le dominicain Dominique Grima  avait entrepris au cours de la seconde décennie du 14e siècle et dont il avait offert  à Jean XXII en 1319 le premier tome, couvrant le Pentateuque, précède de douze ans la publication de la postille de Nicolas de Lyre. Le second volume, commentaire des livres historiques, de Josué à Esther, fut préparé entre 1319 et 1326, date de l’élévation de Dominique Grima au siège de Pamiers (3.3.1326 - †1347). Il ne fit l’objet d’aucune diffusion puisqu’il n’en reste qu’un unique exemplaire en deux volumes conservés par la bibliothèque provinciale des dominicains de Toulouse jusqu’à la Révolution. La suite ne fut jamais achevée et n’a laissé aucune trace.

25.          Le contraste est frappant entre l’exégèse de Dominique Grima et celle de Nicole de Lyre, entre le succès de l’un, copié par centaines d’exemplaires et l’oubli de l’autre dont la diffusion se réduit à moins de 10 manuscrits pour le Pentateuque. Dominique Grima avait opéré une synthèse méthodique et systématique des sources exégétiques latines traditionnelles et scolastiques. Mais éloigné de tout centre intellectuel, noyé par les occupations de la Curie romaine puis par la charge d’un évêché crotté et provincial, son énergie semble s’être éteinte.        

26.          Nicolas de Lyre a bénéficié d’une dynamique inverse, bien que son exégèse paraisse très pauvre à l’historien moderne en dehors de deux traits fondamentaux : sa connaissance de la tradition et surtout de la langue juive, son utilisation des représentations graphiques au service de l’explication des textes, sa réception critique de Thomas d’Aquin. Sur ces deux derniers points, Dominique Grima s’était montré pionnier. Ses références aux Pères et aux auteurs médiévaux latins sont beaucoup plus diversifiées et mises en valeur que celles de Nicolas de Lyre. Sur ce point, Paul de Burgos a vu juste, même si la sobriété du franciscains n’est pas pour autant ignorance ou rejet.

L’exégèse figurée ou l’illustration des postilles

 

Bibliographie sommaire

Laguna-Paul (T.), « Nicolas de Lyra y la Iconografia Biblica, Apotheca »,  Revista del Departemento de Historia del Arte, Universidad de Cordoba, 5, 1985, p. 39-78. [avec liste des figures recensées dans les manuscrits espagnols de la postille]

Rosenau (H.), « The Architecture of Nicolaus de Lyra's Temple Illustrations and the Jewish Tradition », Journal of Jewish Studies, 25, 1974, 294-304 ;

Bromberg (Sarah Emily), The Context And Reception History Of The Illuminations In Nicholas Of Lyra’s Postilla Litteralis Super Totam Bibliam: Fifteenth-century case studies, University of Pittsburgh, 2012. => [« fifteenth-century Postilla manuscript imagery camouflaged, obscured or even erased Nicholas of Lyra’s study of Jewish exegesis as well as his presentation of the differences between Jewish and Christian exegesis » (p. v).]

Delano-Smith (Catherine), « Some Contemporary Manuscripts of Nicholas of Lyra's Postilla Litteralis (1323-1332) : Maps, Plans and Other Illustrations », dans Orbis disciplinae : hommages en l'honneur de Patrick Gautier Dalché, éd. Nathalie Bouloux, Anca Dan, Georges Tolias, Turnhout, 2017, p. 199-232.

Voir aussi infra « Bibliographie » les travaux de Paúl Teresa Laguna.

27.          Une partie de l’illustration des postilles de Nicolas de Lyre relève moins de l’histoire de l’art que de celle de l’exégèse, au titre de ce qu’il convient d’appeler l’exégèse figurée, chapitre encore insuffisamment étudié de l’exégèse médiévale parce que qu’insuffisamment distingué de l’illustration biblique simple. On touche ici au paradoxe de la terminologie en usage, car c’est ici de paratexte biblique qu’il est en réalité question. L’exégèse figurée se distingue de l’illustration biblique par le fait qu’elle associe aux représentations figurées des légendes et qu’elle renvoie explicitement au commentaire.

28.          Les historiens de l’art ont signalé depuis longtemps les schémas et tableaux figurés qui figurent dans la plupart des manuscrits des postilles de Nicolas de Lyre, principalement les postilles sur le Pentateuque et Ézéchiel.

29.          La pratique est cependant loin d’être nouvelle. Sans remonter jusqu’aux Apocalypses de Beatus et à l’exégèse figurative de certains commentaires espagnols, on trouve à Paris dès le 13e siècle, dans certaines bibles glosées, des plans ou diagrammes du Temple de Jérusalem[15]. Le commentaire de Dominique Grima sur le Pentateuque prévoyait des schémas à peu près identiques à ceux qu’on verra chez  Nicolas de Lyre dès l’exemplaire de présentation à  Jean XXII de 1319[16]. Dominique Grima lui-même a des prédécesseurs immédiats, notamment dans la péninsule ibérique, dont l’influence en Languedoc ne serait pas invraisemblable[17]. Mais la plupart des manuscrits, très peu nombreux, de son commentaire inachevé ont laissés en attente les figures annoncées, ce qui s’observa aussi dans certains manuscrits de Nicolas de Lyre moins nombreux cependant (v.g. Sor162). Les ornemanistes auraient-ils refusé leur service aux dominicains ? Le fait est qu’ils ont donné le meilleur d’eux-même aux franciscains... et à leurs bienfaiteurs.

30.          Du vivant même de Dominique Grima, les élites dominicaines parisiennes se sont intéressées de près à la postille de Nicolas de Lyre. Pierre de la Baume, futur provincial de France et futur maître général des dominicains se fait copier un exemplaire de la postille littérale de Nicolas de Lyre dès 1331 puis le vendra à Guillaume de Brosse futur archevêque métropolitain de Sens en 1335.

31.          Les raisons intellectuelles et conjecturelles de l’écrasant succès de Nicolas de Lyre restent encore à préciser. L’inachèvement du commentaire de Dominique Grima lui a sans doute laissé le champ libre, à moins que ce ne soit l’entreprise de Nicolas de Lyre qui ait découragé Dominique Grima, de toute façon empêché par la charge de l’évêché de Pamiers. Les évolutions de la physionomie des deux ordres n’est pas sans rapport avec ces fortunes contraires. François prêche aux oiseaux. Son ordre gagne par la pauvreté la sympathie populaire. Dominique plume à mort en plein sermon un merle, figure du diable et des hérétiques. Son ordre perd le soutien des masses par son intransigeance doctrinale, son engagement dans l’inquisition, sa spécialisation dans la pastorale des élites.

32.          La thèse de Sarah Emily Bromberg (Bromberg 2012) soutient que Nicolas de Lyre aurait emprunté à Rashi le principe et même certains détails de ses figures. La démonstration n’est pas convainquante car on ne dispose pour Rashi que d’indices textuels très ténus et les antécédents latins semblent ignorés. Quoiqu’il en soit, il faudrait alors admettre que Domique Grima avait lui aussi accès et maîtrise des oeuvres de Rashi. Je n’ai pas souvenir qu’il en fasse état (à vérifier), alors qu’il identifie systématiquement ses sources.

33.          La même thèse démontre que les manuscrits tardifs (à la suite des éditions incunables et inversément) ont omis une partie des images et des informations ou explications qui leur étaient attachées dans les manuscrits les plus anciens de la postille[18]. Le point commun de ces corruptions serait la prise de distance, ou le malaise suscité, dans le contexte culturel et social du 15e siècle, par l’importance que Nicolas de Lyre donne aux sources juives. On ne peut que le confirmer au vu des critiques de Paul de Burgos et de la controverse qui s’en est suivie.

34.          L’analyse de l’iconographie, partie intégrante de la postille, a ainsi contribué à l’histoire du texte. L’édition parisienne de 1590 qui a servi de base à l’édition électronique sera donc amendé spécialement et prioritairement à partir des manuscrits du 14e siècle pour remédier aux pertes signalées.

35.          L’édition électronique de Nicolas de Lyre donnera accès en note et par hyperlien aux pages illustrées de quelques manuscrits de la postille accessibles en ligne, sans prétention d’exhausivité.

36.          La liste la plus récente et la plus complète des illustrations de la postille a été publiée par Catherine Delano-Smith citée ci-dessus. On trouvera ci-dessous une liste des illustrations de la postille, confrontée à l’appendice A de la thèse de Sarah Emily Bromberg (Bromberg 2012) avec liens vers l’édition de la postille.


Intention

37.          Les postilles bibliques de Nicolas de Lyre proposent un commentaire intégral de la Bible qui marque une étape importante de la stabilisation du texte tardo-médiéval de la Vulgate et des évolutions de l’exégèse scolastique du Moyen Âge central. Comme la postille dominicaine d’Hugues de Saint-Cher au 13e siècle, la postille franciscaine de Nicolas de Lyre a été conçue comme un apparatus ad Glossam[19]. Cependant, seule une minorité de manuscrits conservés ont adopté une mise en page glosée avec texte biblique intégral. Ce choix est probablement dû à des impératifs économiques et pratiques, plus que théologiques.

Ordo intentionis : trois moments herméneutiques

38.          La démarche exégétique de Nicolas de Lyre se décompose en niveaux herméneutiques successivement traités : 

39.          Le sens littéral de la Vulgate au regard de la Bible chrétienne.    
Cette lecture n’est pas exclusive du sens allégorique ou spirituel. Nicolas de Lyre, comme Thomas, les intègre dans le propos de l’auteur sacré pour n’écarter que les allégories accomodatices ou déconnectées de l’intention de l’auteur divin.

40.          Nicolas a omis le commentaire de la plupart des prologues hiéronymiens par souci de concentrer l’effort herméneutique sur le texte biblique. Il estime que les prologues n’apportent pas grand chose à son intelligence. Certains prologues commentés avant le début de la postille littérale y ont néanmoins été intégrés {LYR1L2.5}.

41.          La lettre de la Vulgate comparée à la Bible hébraïque.   
Bien qu’entreprise en dernière intention, cette étape est méthodologiquement première. Nous en avons édité le prologue et la conclusion ainsi que des extraits qui seront progressivement complétés. Cette transcription est intégrée dans l’édition électronique de la postille, entre la postille au sens littéral et la postille au sens moral. Pour les parties non encore transcrites, un hyperlien renvoie vers l’édition unique et princeps de 1507.  Cette proximité quasi synoptique permettra 1° de vérifier dans quelle mesure le Tractatus corrige ou enrichi la postille ; 2° de simplifier le travail d’identification des sources hébraïques qu’il convient de traiter simultanément pour la postille et pour le Tractatus ; 3° d’étudier d’éventuelles évolutions de la lecture de Nicolas de Lyre.

42.          Le sens moral de la Vulgate relève de l’appropriation.    
Nicolas de Lyre a dans un premier temps privilégié intentionnellement l’explication de l’Ecriture au sens littéral entendu au sens large. La postille franciscaine se distingue radicalement en cela de la postille dominicaine pour laquelle chaque chapitre avait d’emblée fait l’objet d’une explication polysémique chapitre par chapitre. Ce n’est que dans un second temps qu’il entreprend l’explication de la Bible au sens moral. Il rend compte de sa démarche herméneutique avec précision dans le prologue de la postille morale.précisément.   
{LYR1M6}Postquam autem sacram Scripturam cum Dei adiutorio exposui secundum litteralem sensum, et Deus dedit mihi spatium vite, confisus de Dei auxilio, propono eam iterum exponere secundum sensum mysticum, ubi est mystice exponenda, prout mihi Dominus dabit. Non tamen intendo[i]* omnes sensus mysticos scribere, nec per singula verba discurrere; sed aliqua breviter ordinare, ad que lectores Biblie[ii], ac predicatores verbi Dei recurrere poterunt, prout et quando eis videbitur expedire. Ne quis miretur si in expositione mystica plura dimittam. Nam hoc faciam propter brevitatem et quoniam sic fecerunt precedentes expositores, et etiam Christus qui Matthei 13[20] et Marci 4[21] exponens parabolam seminantis, illud quod dicitur in fine: «Dederunt fructum, aliud centesimum, aliud sexagesimum, aliud tricesimum» inexpositum dimisit, et in aliis parabolarum expositionibus similiter sic fecit[iii]*. Igitur in nomine Iesu Christi incipiam a libro Genesis et per alios consequenter discurram quamdiu Dominus donabit sua gratia mihi vitam.

Ordo executionis : quatre étapes rédactionnelles

Problématique

43.          Les titres finaux de la postille de certains livres, dans certains manuscrits, permettent de situer dans le temps les étapes de l’entreprise. Les versions manuscrites de ces titres présentent quelques variations problématiques.

44.          Il importe donc de relever et comparer tous les titres de fin, les colophons et les indications chronologiques des manuscrits de la postille avant de pouvoir établir une chronologie définitive. Les notes qui suivent compileront les données relevées au fil de nos recherches.

45.          Nicolas n’a pas commenté la Bible selon l’ordre des livres de la Bible parisienne. Il fait état de quatre étapes fondamentales dans la rédaction des postilles :      
- postille au sens littéral des livres canoniques,   
- postille au sens littéral des livres apocryphes,   
- analyse comparée du texte de la Vulgate parisienne et de l’hébreu (Tractatus de differentia) à l’exception des livres qui n’existent qu’en grec.   
- postille au sens moral de toute la Bible, sauf certains livres sapientiaux dont le sens littéral est le sens moral.       
- la diffusion en collection agencée selon l’ordre de Bible parisienne constitue une dernière étape, postérieure à l’achèvement de la rédaction (voir infra).

46.          Certains livres auraient fait l’objet de deux commentaires différents ou, plutôt, d’une version révisée en 1326 : Iob. Ps.[22] Dn. (d’après les notices du Repertorium biblicum). Nicolas laisse aussi entendre qu’il avait déjà commenté certains prologues (et donc certains livres) avant de mettre en chantier la postille littérale (LYR1L2.5)

47.          L’historiographie a fixé une chronologie des oeuvres qui doit être passée au feu de la critique textuelle, laquelle requiert pour commencer un recensement aussi complet que possible des manuscrits. Les éléments de chronologie mentionnés par Fr. Stegmüller dans le Repertorium biblicum sont repris de Glorieux 1932 qui lui-même semble dépendre des travaux de Labrosse (infra laud.).


Chronologie par livre biblique

A. 1322-20.3.1330 (1331 n.s.) : Commentaire des livres canoniques ou authentiques.

48.          Nicolas de Lyre a d’abord commenté au sens littéral les livres canoniques de l’Ancien et du Nouveau Testament, de la Genèse à l’Apocalypse, « exception faite de la fin d’Ezéchiel dont (il avait) repoussé l’explication « pour de justes raisons ». Il en rend compte dans le titre de fin de son commentaire de 3Esr. (voir plus bas)


49.          LYR20.9.57L : « Ego igitur gratias ago Deo qui dedit mihi gratiam scribendi secundum modulum ingenii mei super omnes libros[iv] in Biblia contentos, primo super illos qui sunt de[v] canone incipiendo a Genesi et percurrendo usque ad finem Apocalypsis, excepto fine Ezechielis cuius expositionem ex[vi] causa rationabili[vii] retardavi. Postea vero super illos qui non sunt de canone incipiendo a libro Tobie et terminando in libro qui dicitur secundus Esdre ut sic per hanc distinctionem librorum et ordinationem[viii] appareat simplicibus qui libri sunt canonici et qui non et qui maioris auctoritatis et qui minoris. Et, quoniam probabiliter timeo in pluribus defecisse tum propter magnitudinem operis tum propter scientie mee parvitatem, ideo de defectibus veniam postulo[ix] et de aliis ad laudandum Deum mecum legentes invito, deprecans humiliter et devote ut apud Deum me velint suis orationibus adiuvare. Actum Parisius anno Domini 1330[23], decimo tertio <ante> calendas aprilis »[x].[xi]


50.          La date d’achèvement du commentaire des livres apocryphes, indiquée dans le titre de fin de 3 Esr., est sujette à caution en raison de l’ambiguité des chiffres romains qui ont donné lieu à plusieurs interprétations. Puisque le prologue du De differentia indique que le commentaire des apocryphes a été entrepris après la rédaction de la postille des livres canonique et avant le De differentia (LYR1T2.3), soit 1333, les seules dates compatibles sont ::   
a. MCCCXXX, XIII <ante> calendas aprilis (20.3.1330)   
b. MCCCXXX, VIII ante calendas aprilis (25.3.1330 = 1331 n. s.).      
Les dates suivantes sont incompatibles avec celle du Tractatus : 
c. MCCCXXXXIII, calendis aprilis (1.4.1343)  d’après P461, est impossible puisque postérieure au De differentia, tout comme :  ;
c. MCCCXXXVIII, ante calendas aprilis (1.4.1338) : il s’agit d’une erreur de transcription : .X. a été lu .V. Les dates de 1338 (aux calendes, soit le 1er avril) et de 1330 (le 13 des calendes d’avril, soit le 20 mars) sont attestées par au moins un manuscrit mais sont incompatibles avec le millésime du De differentia.

51.          La chronologie du commentaire des livres du groupe A peut être précisée comme suit (données de Labrosse, corrigées ou complétées le cas échéant, par la littérature scientifique postérieure). La chronologie de certains livres est controversée ou repose sur des données qui ont été interprétées de manière différente.     
- 1322 (3 janvier) : terminus postquem de Gn., date de l’accession de Charles IV le Bel au trône de France « qui modo regnat anno Domini 1322 » : {LYR3.1.27L2}     
- 1322
(avant) : Dn. (selon RB-5879) Mt. Mc. Lc. Io.
- 1322 : première rédaction de Lc. (selon RB-5898)   
- 1322-1326
 : Iob. (RB-5851)      
- 1322-1331 : Ps. (RB-5853)

52.          1322 (avant) douteux sinon pour une première version,

53.          1323 (après) , Nicolas cite Thomas d’Aquin, canonisé en 1323, comme « saint » dans le prologue de la postille in Ps.

54.         1326 : daté de fin du colophon de plusieurs manuscrits copiés par exemplar et pecia : Bx268 V162 ; cf. Murano n° 696 ; voir aussi P429, f. 151 ; London , Lambeth Palace, MS 9, f. 92v ( ?) : « Explicit postilla super librum Psalmorum edita a fratre Nicholao de Lyra de ord. fr. min. sacre theologiae doctore anno Domini millesimo tricentesimo vicesimo sexto ».

55.          1331 (terminé avant)

- 1329 : seconde rédaction de Lc. selon RB-5898   
- 1329
 : Dn. selon
Krey 2007, Apc. selon Krey 1990, Krey-Smith 2000 (voir aussi Zier 2000) soit approximativement 1 à 2 ans avant le terminus ante quem de 1331 (n. s.
-
1330 (avant 1332) : le titre de fin de la postille sur Sap. est daté de 1330 dans plusieurs manuscrits :  « Explicit postilla super librum Sapientie edita a fr. Nicholao de Lyra de ordine fratrum minorum sacre theologie doctore. Deo gratias. Anno Domini millesimo tricentesimo tricesimo (+ secundo, die sabbati post Pentecostest etc. Urb22) » = P462,
f. 43vb ; Urb22, f. 239v (paléographiquement le ms. est à situé au début du dernier tiers du 14e siècle en raison de la cursivité du système graphique. Avis confirmé par Maria Gurrado 21.4.2024)

-1331 : Sir. P489

B. terminé le 20.3.1330/1331 : Commentaire des livres apocryphes.      

56.          Après la fin de la rédaction de la postille des livres canoniques et avant le 20 mars 1330 / 1331, Nicolas de Lyre a commenté, toujours au sens littéral, les livres de l’Ancien Testament  qu’il considère comme apocryphes: Tb. Idt. 1-2Mcc. Sap. Qo. Bar. Dn. 13-14 3Esr.

57.          Puisqu’il ne s’agit pas de livres canoniques, il n’avait pas à respecter un ordre d’explication imposé par la tradition, il déclare donc vouloir commenter selon l’ordre de la rédaction supposée des livres commentés :

58.          Titre de fin de 3Esr. (LYR20.9.57L) : « Postea vero super illos qui non sunt de canone incipiendo a libro Tobie et terminando in libro qui dicitur secundus Esdre [=3Esr.] ut sic per hanc distinctionem librorum et ordinationem appareat simplicibus qui libri sunt canonici et qui non et qui maioris auctoritatis et qui minoris. [...] ».

59.          Selon prologue de Tb. (RB-5847  = Am33, f. 324rb, Re172, f. 189rb) : « Postquam, auxiliante Deo, scripsi super libros sacrae Scripturae canonicos, incipiendo a principio Genesis et procedendo usque ad finem Apocalypsis, de eiusdem confisus auxilio super alios intendo scribere, qui non sunt de canone, scilicet[xii] liber Sapientiae, Ecclesiasticus, Judith, Tobias et libri Maccabaeorum [...] — Tobias ex tribu— In exponendo libros, qui non sunt de canone, intendo tenere temporis ordinem, quo scripti sunt vel quo in eis contenta contgerunt exceptis libris Sapientie et Ecclesiastiti qui morales sunt et post historiales ponentur, ultimo vero duo ultima capitula tamen et secundus Esdre qui minoris auctoritatis merito reputantur. Sic igitur incipio a libro Thobie cuius historia primo contigit [...]».

60.          Nicolas revient sur la question au début du livre de la Sagessse :   
{LYR33.1.1L1} « Postquam libros historiales non canonicos magis tamen reputatos quod dico propter historiam Susanne  et Belis, secundum Esdre[24] que historire ultimo ponuntur,  ratione dicta in principio Thobie exponendi sunt duo non canonici scilicet liber Sapientie et Ecclesiasticus, inter quos premittendus est liber Sapientie tum ratione auctoris tum ratione materie »[xiii] [25]

61.          C. -entre le 20.3.1331 n. s. et le 16.10.1333/1334 : Tractatus de differentia nostrae translationis ab hebraea veritate

62.          Entre le 25 mars 1331 et le 16 octobre 1333/1334, selon le titre final du ms. P17260, Nicolas a repris l’intégralité de l’Ancien Testament pour exposer, selon l’ordre du Texte, les différences entre la Vulgate et la Bible hébraïque. Le Tractatus de differentiis propose une synthèse comparative, en guise de quasi correctoire, du texte de la Vulgate et de l’hébreu lu à partir du commentaire de Rashi. Ce traité a été pensé comme complément et résumé de la postille. Il fait office de Rectractationes ou plutôt de confirmation et d’explicitation de la postille au sens littéral. Plus que la postille elle-même, il justifie la réputation d'hébraïsant de Nicolas de Lyre. Il est un témoin essentiel de la Vulgate parisienne en 1333. Il est relativement bref, puisque sa transcription couvre un peu moins de 110 pages A4.

63.          Nicolas en rend compte dans le prologue du Tractatus de differentia. :    
LYR1D4.3 : « Explicit tractatus de differentia nostre translationis ab hebraica littera Veteris Testamenti editus a fratre Nicolao de Lyra de ordine fratrum minorum et completus anno Domini millesimo trecentesimo tricesimo tertio, die sabbati ante festum beati Luce evangeliste ».

C. 14.6.1332 : postille sur Ez. 40-48 laissée inachevée en 1330 = Repertorium biblicum, n° 5878

64.          La postille sur Ez. a été laissée inachevée en 1330 et complétée le 16 juin 1332, veille de la Trinité :        
LYR20.9.57L : « Ego igitur gratias ago Deo qui dedit mihi gratiam scribendi secundum modulum ingenii mei super omnes libros in Biblia contentos, primo super illos qui sunt de canone incipiendo a Genesi et percurrendo usque ad finem Apocalypsis, excepto fine Ezechiel cuius expo<sitio>nem ex causa rationabili[26] retardavi[27] ;

65.          On lit à la fin de la postille d’Ezechiel dans certains manuscrits le colophon suivant :      
« Explicit postilla super Ezechielem edita a fratre N. de Lira et per ipsum completa cum Dei adiutorio anno Domini 1332 in vigilia sancte Trinitatis. Deo gratia ».    
Cf. v. g. ms. Re176, f. 65va copié à Paris entre 1332 et 1335. Ce ms. appartient au set 912 dont la plupart des volumes ont été copiés pour le dominicain Pierre de Palma avant d’être vendu par lui à G. de Brosse, futur archevêque de Sens ; cf. Glossem, set 912. Pierre de Palma lit les Sentences à Paris en 1322, provincial de France de 1333 à 1345, maître général des dominicain en 1343 ; cf. SOP, t. 1, 615 ; SOPMA 3277-3284.C’est donc en qualité de provincial de France qu’il vendit la postille littérale de Nicolas de Lyre à Guillaume de Brosse.  . OxM164, f. 248v : « Explicit postilla super Ezechielem edita a fratre Nicholao de Lira et per ipsum cum Dei adiutorio anno Domini millesimo CCC. xxxij » (copie insulaire, s14 ex. ?). Voir aussi : (fol. 248v) Explicit postilla super Ezechielem edita a fratre Nicholao de Lira et per ipsum cum Dei adiutorio anno Domini millesimo CCC.XXX.II ».

D. 16.10.1333-12.3.1339 : Postille au sens moral

66.          Les postilles morales portent sur toute la Bible sauf Prv. Sap. Qo. Sir. Paul.[28] (3Esr. manque dans Liège, Bibliothèque Universitaire, 215). Elles ont été publiées à part, puis à la suite des postilles littérales. Au 15e siècle on leur donne le titre de « moralisatio » (Lg215).

67.          Explicit «{LYR53.15.40D1} « Expliciunt postille morales seu mystice super omnes libros Sacre Scripture, exceptis aliquibus qui non videbantur tali expositione indigere  Igitur ego frater Nicolaus de Lyra de ordine fratrum minorum, Deo gratias ago qui dedit mihi gratiam hoc opus incipiendi et perficiendi in die sancti Gregorii[xiv] anno Domini 1339°. Rogo etiam eos qui studuerint in hoc opere, quatinus Deum pro me deprecentur qui actor est omnis boni ». (P351, f. 316va ; Am32, f. 218r)

La Bible de Nicolas de Lyre

68.          L’histoire du texte de la Bible parisienne se caractérise par une évolution constante entre le premier tiers du 13e siècle et la promulgation de l’édition typique de la Vulgate Sixto-Clémentine en 1593. Le moteur de cette dynamique n’est pas l’érudition de quelques savants isolés, mais les besoins de la formation d’un clergé itinérant et prédicant, formé à la grammaire, au droit canonique, imprégné de la Tradition biblique et doctrinale par la lecture théologique de la Bible glosée. La sociologie cléricale et le succès de l’idéologie grégorienne postulent, pour être efficaces, un texte commun du référentiel fondamental de la Chrétienté : la Bible lue à la lumière de l’herméneutique croyante de chaque génération, sélectionnée par les générations suivantes qui y reconnaissent l’expression de leur propre foi. C’est ce que le Moyen Âge appelle la Sacra Pagina. La comparaison chronologique des versions manuscrites révèle une progrès lent mais constant vers la restitution de la Vulgate hiéronymienne. Cet horizon, que le Moyen Âge tardif a cherché à tâton, n’a été atteint qu’au 20e siècle, grâce aux éditions critiques de Wordswoth pour le Nouveau Testament et de Weber-Gryson pour l’Ancien et le Nouveau Testament. Sur ce sujet, voir Sacra Pagina. Sommaire : Biblia communis.

69.          Nicolas de Lyre est l’héritier et le témoin de la Bible vulgate en usage à Paris au début du 14e siècle. Il s’adresse à un public étudiant peu fortuné qui utilise par la force des choses le texte vulgate diffusé par le commerce du livre parisien. Il s’agit principalement, pour la forme et l’habillage, de la Bible des libraires de Paris, largement diffusée par le vecteur des bibles portatives mais également par les bibles de format supérieur de même origine qui tendent à se standardiser depuis le milieu du 13e siècle. C’est ainsi, par exemple, que Nicolas de Lyre reprend les titres courants de la Bible des libraires de Paris, comme Parabolae de préférence à Liber Proverbiorum[29]. Ce texte parisien n’est cependant pas « le » texte Parisien, lequel est loin d’être homogène d’un point de vue philologique. [30]

70.          La postille de Nicolas de Lyre est émaillée de remarques critiques à l’égard de la Bible latine en usage dans le second quart du 14e siècle. N. de L. en conteste l’ordre ; il critique les correcteurs, les corrections, l’usage des concordances, les fautes des copistes. Il fait plusieurs allusions au texte biblique reçu et suggère des amendements. Il a une claire conscience de la contamination du texte biblique par la Glose, la Glose interlinéaire en particulier :   
« ET INVOCAVIT IBI NOMEN EIUS, non est de Textu sed subintelligitur, et propter hoc aliqui doctores posuerunt illud in Glossa interlineari, sed postea aliqui nescientes discernere inter glossam et Textum, inseruerunt illud in Textum. Et simile habetur in multis locis in bibliis nostris » (LYR3.12.8L).

71.          La postille désigne la Bible par les termes suivants (non exhaustif) : translatio nostra, biblie nostre, biblie correcte, Littera nostra, Littera Glossae (c’est-à-dire le texte biblique des bibles glosées, et non la Glose elle-même), l’hébreu et le Textus[31].

72.          Les versions grecques sont citées sous les noms de leurs auteurs :

1)   Septuaginta,

2)   Aquila (Is. Ier. Dn.)

3)   Symmachus (Is. Ier. Dn.)

4)   Theodotion (Is. Ier. Dn.)

73.          Le Texte commenté par Nicolas de Lyre semble être ce que nous appellons la Bible des libraires de Paris (qu’il ne désigne bien sûr jamais ainsi) mais dans l’état qui était le sien au au 14e siècle. Il ne retient pas par exemple la Prière de Manassé (2Par. 37) bien qu’il prenne acte de sa réception en la commentant furtivement. 

74.          La postille distingue le Texte « commun » (des libraires de Paris) et la traduction commune, généralement corrompue par la faute des copistes[32], de celui des bibles corrigées à son usage : « in libris correctis nostris ». Il observe que ce texte corrigé, est, au moins ponctuellement, conforme à l’hébreu[33]. Le possessif  nostris désigne probablement les bibles des libraires de Paris corrigées à l’usage des franciscains  dont témoignent les marginalia des manuscrits Cor2V Cor2F du correctoire de Guillaume de Mara, identiques sur ce point avec les corrections dominicaines d’Hugues de Saint-Cher, de Saint-Jacques de Paris et la bible de Lille (ΩL) déjà corrigée en 1264. 

75.          Voir par exemple :  
- 2Esr. 8, 1 : Scenophegie sub Esdra et Neemia Cor1LP (attest.) ΛL M P² H N²  J ΩR S ΩX Rusch etc.] om. Cor1LP (expunc.) Cor2 (Hebr. anti. non habent scenophegia sub Esdra et Neemia».) CorX=Cor3 (a<ntiqui> h<ebrei>) ΩL ΩP CorL (LYR19.8.1T : libris nostris correctis) Ed1455 Clementina etc. Weber cum Lyra (LYR19.8.1L3).

76.          Nicolas de Lyre a-t-il, et dans quelle mesure, contribué lui-même à la correction et à l’évolution du texte de la Bible latine du Moyen Âge tardif? La question doit être posée. L’édition électronique des postilles devrait aussi contribuer à une meilleure connaissance du textus receptus parisien et alimenter les apparats de l’édition de la Bible latine du Moyen Âge tardif publiée sur Sacra Pagina sous le nom de Biblia communis. Mais on restera pour l’instant prudent. Il est possible que le lemme biblique des éditions de la Postille imprimées, en particulier celles qui sont postérieures à 1593-1598 (Sixto-Clémentine), ait été contaminé par des corrections intempestives faites à partir de la Sixto Clémentine. Seule la confrontation de l’édition électronique avec les manuscrits de la Postille d’écarter ou non cette hypothèse.

77.          Le fait est que de nombreuses remarques de la postille, surtout celles qui concernent l’hébreu, paraissent former une sorte de version de remplacement des correctoires bibliques du 13e et du début du 14e siècle. La postille et sa diffusion expliquent notamment le tarissement de la diffusion des correctoires, techniquement dépassé par l’apport original et méthodique de Nicolas de Lyre.

78.          Cependant ni la postille ni le Tractatus de differentia ne constituent à proprement parler un correctoire car Nicolas ne s’intéresse essentiellement qu’à l’hébreu non pas en tant qu’il peut amener à corriger la lettre du latin de Jérôme ou de la Littera communis, mais en tant qu’il en enrichi ou en modifie le sens.

79.          La contribution décisive de Nicolas de Lyre à la lecture occidentale de la Bible ne concerne pas la lettre de la Vulgate, mais le refus de l’autorité des livres et parties du Texte qui n’ont pas de fondement dans l’Hébreu. A ce titre il est plus radical que Jérôme, tout en restant plus nuancé que ses disciples les plus radicaux. Par exemple, la conclusion du livre d’Ester distingue encore ce qui est « dans l’hébreu » et ce qui est « dans le canon (LYR24.10.13L) et retient encore dans les livres ‘apocryphes’ ce qui est concorde avec les livres authentiques : « Cetera que sequuntur non sunt in hebreo nec autem de canone propter quod ea hic omitto et quia in precedentibus virtualiter continentur ».

80.          A sa suite, Paul de Burgos niera toute autorité aux livres ou parties de livres « qui ne sont pas reçus par les Hébreux » et ne sont pas du canon[34]. Les réformateurs protestants adopteront cette position qui sera finalement rejetée par le Concile de Trente et la Sixto Clémentine, lesquels intègreront dans le canon les parties deutérocanoniques du livre d’Ester en attendant que l’exégèse historico-critique, tout en rejetant l’historicité du livre d’Esther réhabilite le témoignage de sa version grecque.

Les sources juives

 

Bibliographie très sommaire :

Fischer 1889 : M. Fischer, « Des Nicolaus de Lyra Postillae perpetuae in vet. et nov. test. in ihrem eigentümlichen Unterschiede von der gleichzeiligen Scriftauslegung », Zeitschrift für protestantische Theologie, 15 (1889) 432-471;

Maschkowski 1891 : F. Maschkowski, Raschi's Einfluss auf Nicolaus von Lyra in der Auslegung des Exodus. Zeitschr. f. alttest. Wissenschaft 11 (1891) 269-316; Neumann, Influence de Raschi et d'autres commentateurs juifs sur les Postillae perpetuae de Nicolas de Lyre. Revue des Etudes juives, 26 (1893) 172-182; 27 (1894) 250-262;

Michalski 1915-1916 : A. J. Michalski, Raschi's Einfluss auf Nicolaus von Lyra in der Auslegung von Lev. Num. Deut. 1915 (Diss.) et Zeitschr. f. alttest. Wiss. 35 (1915) 218-245; 36 (1916) 29-63.

Neuman (J.), « Influence de Rashi et d’autres commentateurs Juifs sur les Postillae Perpetua de Nicolas de Lyre’ », Revue des études Juives 26 (1893), 172-182, 250-262;

Siegfried 1871 : Siegfried, Raschi's Einfluss auf Nicolaus von Lyra und Luther in der Auslegung der Genesis. Archiv. für wiss. Erforschung des AT, 1 (1869) 428-456; 2 (1871) 39-65;

Bunte 1994 : Wolfgang Bunte, Rabbinische Traditionen bei Nikolaus von Lyra. Ein Beitrag zur Schriftauslegung des Spätmittelalters, in : Johann Maier,  Paolo Sacchi, Joseph Shatzmiller, ed., Frankfurt am Main, Berlin, Bern, New York, Paris Wien, Judentum und Umwelt  Realms of Judaism, 58 (1994), 323 p. [identification de la quasi totalité des sources de la postille]

 

81.          Les références à la langue hébraïque – caractères hébreux et translittérations -  qui figurent dans les éditions imprimées Ed1590 Ed1603 etc. ont été ajoutées par les éditeurs modernes. Les manuscrits de la postille restent le plus souvent allusives. Le Tractatus de differentia, partiellement redondant par rapport à la postille, ne cite pas non plus l’hébreu, bien qu’il en dépende évidemment.

82.          Les sources juives font, dans la mentalité collective, l’intérêt principal de la réputation exégétique de Nicolas de Lyre. Cependant son érudition hébraïque a fait l’objet de critiques déjà de son vivant. Dans l’épilogue du Tractatus de differentia, Nicolas de Lyre en fait lui-même état en admettant qu’il est peu instruit en hébreu et que son érudition repose essentiellement sur les oeuvres de Rashi :
« Certains pourraient croire que dans cette oeuvre [le De differentia] et dans les postilles sur l’Ancien Testament, j’aurais avancé beaucoup de chose à partir de l’hébreu autrement qu’elles ne le sont en vérité, puisque dans cette langue je serais (sim) non beaucoup, mais peu instruit. Voilà pourquoi je veux que tous sachent que dans les oeuvres susdites je n’ai rien avancé au sujet de l’hébreu de mon propre chef seulement, mais avec ordre (directione) et comparaison, et sur le conseil d’hommes experts en hébreu »[35].        
Il poursuit par une remarque d’ordre linguistique qui explique en partie les critiques mentionnées : « Il faut aussi savoir que chez les Hébreux il y a beaucoup de noms équivoques, et parfois notre traduction ne retient qu’un sens, les Hébreux un autre, comme je l’ai montré à plusieurs endroits Même différents docteurs hébreux, en expliquant l’Ancien Testament à cause de l’équivocité en question, varient entre eux. Dans ces cas là, j’ai communément suivi Rabbi Salomon [Rashi] dont la doctrine chez les juifs contemporains est réputé la plus authentique ».

83.          L’intégralité des sources juives explicite de la postille a été identifié par  Wolfgang Bunte en 1994 (voir réf. supra)         
Sauf exceptions mentionnées nous lui sommes entièrement redevables des références à la littérature rabinique indiquées dans les apparats de la Lyra electronica. Seules les formulations latines sont de notre fait.

84.          Parmi les sources nommément cités on relève :

1)   Flavius Josèphe

2)   Glossa hebraica / hebreorum [ = Rashi]

3)   Hebrei

4)   Iacobus frater Domini

85.          Iosephus (Dn. Mcc.)

1)   Littera hebraica

2)   Philo Iudaeus (évangiles)

3)   Rabbanu Haccados (Proph.-12)

4)   Rabbi Abenhazra

5)   Rabbi Alfecti (Proph.-12)

6)   Rabbi Brachias (Proph.-12)

7)   Rabbi Cahana (Proph.-12)

8)   Rabbi David Kimhi (Mcc.)

9)   Rabbi Eliezer

10)                    Rabbi Iochai (Proph.-12)

11)                    Rabbi Ionathan

12)                    Rabbi Iosue

13)                    Rabbi Isaac (Mcc.)

14)                    Rabbi Isaac Abuhal (Mcc.)

15)                    Rabbi Isaac Haraurath (Mcc.)

16)                    Rabbi Iudas (Proph.-12)

17)                    Rabbi Menachem (Mcc.)

18)                    Rabbi Moses

19)                    Rabbi Moyses Egyptius

20)                    Rabbi Moyses Gerundensis

21)                    Rabbi Mart. in Pugione (Raymon Marti ?)

22)                    Rabbi Piuhas (Proph.-12)

23)                    Rabbi Rabuevachi (Mcc.)

24)                    Rabbi Racanati (Mcc.)

25)                    Rabbi Saabdias (Dn.)

26)                    Rabbi Salomon (Rashi) (Proph.-12): cf. De differentia, epilogus[36]

27)                    Rabbi Samuel (Proph.-12)

28)                    Rabbi Simeon (Mcc.)

29)                    Talmud (sans plus de précision)

30)                    doctrina phariseica

31)                    talmudice doctrine

32)                    Talmud Babylonis

33)                    liber qui dicitur Sanhedrin [« Canheden »] LYR69.1.4A

...

Les sources latines

Au fil de la postille N. de Lyre cite les auteurs suivants (relevé provisoire à partir des tables des éditions imprimées) :

tome 4, 6 : autorités citées

1.    Africanus / Aphricanus (Dn.)

2.    Albinus (évangiles)

3.    Ambroise (Is. Ier. Ez. Dn. Proph.-12 Mcc. évangiles)

4.    Anasthase (Proph.-12)

5.    Anicetus (Ez.)

6.    Arnobius (Mcc. évangiles)

7.    Athanase (Is. Ier. Proph.-12 Mcc. évangiles)

8.    Augustin (passim Is. Ier. Ez. Ez. Proph.-12 Mcc.  évangiles)

9.    Basilius (Is. Dn. Mcc. évangiles)

10.                     Beda (Ez. Dn. Proph.-12 Mcc. évangiles)

11.                     Bernardus (Is. Dn. Proph.-12 Mcc. évangiles)

12.                     Catena graeca (Proph.-12)

13.                     Canon apostolorum (Mcc.)

14.                     [Cassien] Collationes Patrum

15.                     Chaldeus Paraphrastes (Proph.-12)

16.                     Chromatius (évangiles)

17.                     Chrysostomus (Is. Ier. Ez. Dn. Mcc. évangiles)

18.                     Clemens Alexandrinus (Is. Ier. Ez. Proph.-12 évangiles)

19.                     Clemens Romanus (Ez. Dn. Proph.-12 Mcc. évangiles)

20.                     Concile de Carthage (Ez.)

21.                     Concile de Carthage 3 (Mcc.)

22.                     Concile de Tolède IV (Ez.)

23.                     Cyprianus (Is. Ez. Dn. Proph.-12 Mcc. évangiles)

24.                     Cyrillus Alexandrinus (Is. Proph.-12 Mcc. évangiles)

25.                     Cyrillus Hierosolimitanus (Mcc. évangiles)

26.                     Damascenus (Is. Proph.-12 Mcc. évangiles)

27.                     Dionysius Areopagyta (Ez. Proph.-12 Mcc. évangiles)

28.                     Dorotheus martyr (Proph.-12)

29.                     Ephremus Syrus (Dn.Mcc. )

30.                     Epiphanius (Is. Proph.-12 Mcc. évangiles)

31.                     Epistola ad Hipponenses

32.                     Esopus : {LYR3.12.1M4} (Gn.)

33.                     Esychius / Isichius (Is.)

34.                     Eusebius Caesariensis (Mcc.)

35.                     Eusebius (Is. Ier. Dn. Proph.-12)

36.                     Eusebius Emissenus (Ez. évangiles)

37.                     Evagrius (évangiles)

38.                     « Exempla » biblique ou tirés des classiques latins dans les Moralitates.

39.                     Fulgentius (évangiles)

40.                     Gilbertus (Ier.)

41.                     Gregorius (Ier. Dn. Proph.-12)

42.                     Gregorius Magnus (Is. Ez. évangiles)

43.                     Gregorius Nazianzenus (Is. Mcc. évangiles)

44.                     Gregorius Nyssenus (évangiles)

45.                     Gregorius Theologus (évangiles)

46.                     Haimo (Is. Proph.-12)

47.                     Hegesipus (Mcc.)

48.                     Hieronymus (Is. Ier. Ez. Dn. Proph.-12 Mcc. évangiles)

49.                     Hilarius (Is. évangiles)

50.                     Hugues de St-Victor (évangiles)

51.                     Hypolite (Dn.)

52.                     Ignatius (évangiles)

53.                     Innocentius Papa (Mcc. évangiles)

54.                     Ioannes Baldi Ianuensis, Catholicon (Gn.)

55.                     Ioannes Damascenus (Is.)

56.                     Iocacius (Proph.-12)

57.                     Ireneus (Is. Dn. Proph.-12 évangiles)

58.                     Isichius (Is. évangiles)

59.                     Isidorus Hispalensis (Gn. Ez. Proph.-12  évangiles)

60.                     Iulianus Pomerius (Proph.-12)

61.                     Iustinus Martyr (Is. Proph.-12 évangiles)

62.                     Lactantius Firmianus (Is. Dn. Mcc. évangiles)

63.                     Leo papa (Is. évangiles)

64.                     Martialis (Proph.-12)

65.                     Methodius (Gn.)

66.                     Novatianus (Proph.-12)

67.                     Oecumenicus (évangiles)

68.                     Optatus Melevitanus (Mcc.)

69.                     Origenes (Is. Ier. Ez. Dn. Proph.-12 Mcc. évangiles)

70.                     Papias Vocabulista (Gn.)

71.                     Paschasius (Ier. Proph.-12 évangiles)

72.                     Paulinus Nolensis

73.                     Petrus Comestor (Mcc.)

74.                     Petrus Chrysologus (évangiles)

75.                     Petrus Venerabilis (Proph.-12)

76.                     Procopius (Is.)

77.                     Prosperus (Is. Dn.)

78.                     Rabanus (Is. Ier. Ez. Mcc. évangiles)

79.                     Remigius Antissiodorensis (Proph.-12)

80.                     Remigius (évangiles)

81.                     Ruffinus Aquiliensis (Ez. Proph.-12 évangiles)

82.                     Rupertus (Is. Ier. Ez. Proph.-12 Mcc. évangiles )

83.                     Septuaginta interpretes (Is. Ier.)

84.                     Severus (Proph.-12)

85.                     Severus Antiochenus (Is.)

86.                     Severus Sulpilius (Proph.-12)

87.                     Strabus (Proph.-12)

88.                     Tertullianus (Is. Ier. Ez. Dn. Proph.-12 évangiles)

89.                     Theodoretus (Is. Ier. Ez.  Bar. Proph.-12 Dn. évangiles)

90.                     Theophylactus (Is. Ier. Proph.-12 Mcc. )

91.                     Thomas de Aquino (qualifié de « sanctus » au moins dès la postille sur les Psaumes.

92.                     Légendes des saints : Brice (Briccius), Clément, Exupère de Toulouse, Martin, Mercurius, Pierre, Sylvestre, Paulin de Noles (Paulinus Nolensis)etc.

93.                     Tyburtius

94.                     Victor Antiochenus

95.                     Vincentius Lirinensis (évangiles)

...

Références historiques et architecturales

86.          La postille renvoie plus de 25 fois à l’exemple de Louis IX roi de France, à l’architecture de son palais (pavement de marbre noir et blanc) ou de la Sainte-Chapelle de Paris construite sur deux niveaux. Elle cite l’histoire de Charlemagne et de Geoffroy de Bouillon (Godfridi de Buillione 2.1649), etc.

Les paratextes associés à la postille

Les titres de la postille

87.          La postille a reçu plusieurs titres par les copistes et éditeurs. Je relève ainsi, sans prétention d’exhaustivité :

-        postilla / postillae : c’est le titre original, utilisé par Nicolas de Lyre lui-même dans les titres de fin de l’oeuvre et des autres traités qui l’évoquent.

-        lectura : titre de fin de Sev145 (f. 180v)

-        postilla perpetua : titre de l’édition princeps ; perpetuus fait allusion à la continuité ou absence de solution de continuité entre les commentaires, par référence aux sentences discontinues ou « interrompues » de la Glose ordinaire et des livres glosés antérieurs.

-        collatio : Dans les manuscrits, les titres rubriqués qualifient de collatio le commentaire de certains livres[37].  Il ne semble pas qu’il faille ici donner à ce terme le sens académique technique de conférence homilétique destinée au public des écoles supérieures qu’il avait reçu au 13e siècle dans le contexte des studia mendiants. Dans le cas de Nicolas de Lyre, collatio désigne un commentaire herméneutique simple et littéral, équivalent de lectio[38].

Tabula concordantiae evangeliorum

88.          RB-5985. Nicolaus de Lyra, Tabula concordantiarum Evangeliorum, composita c. 1329. Voir ici :

·       Introduction, histoire du texte et recensement des témoins : Martin Morard, « Des canons d’Eusèbe aux capitulations langtoniennes : la table de concordance des évangiles de Nicolas de Lyre », in : Sacra Pagina, IRHT-CNRS, 2023.

·       Vers l’édition du texte

o  Nicolai de Lyra Concordantiae evangeliorum prologus

o  Tabula concordantiarum Evangeliorum Nicolai de Lyra

Tractatus de differentia translationis nostrae et hebraica littera Veteris Testamenti

89.          Autres formes :       
« Tractatus de differentia littere hebrayce et nostre translationis » (Mz168 f. 207)    
Tractatus discrepantiarum,

90.          Nicolas de Lyre avait rédigé cette oeuvre entre 1331 et 1334 comme une sorte de résumé et, ponctuellement, de complément de la postille à l’intention des étudiants pauvres (voir plus-haut et prol.). Le traité a donc, logiquement, peu circulé avec les postilles et n’a pas été associé à ses éditions imprimées. Il la répète souvent, il la complète parfois et joue le rôle d’un apparat indépendant, sorte de correctoire linguistique.

91.          La liste de témoins ci-dessous intègre les données du RB et les complète, sans prétention d’exhaustivité.

92.          Cf. H. Labrosse, art. cit., 175-177 (mss. et éd.) ; Glorieux, op. cit., II, 222 ; Stegmüller, Repertorium biblicum, RB-5977.

1.    RB               Avignon, BM, 35 (s14; Avignon OP) f. 1-112.

2.    RB               Fiesole, Canonici Regolari 122.

3.    RB               Firenze, Laurenziana, S. Croce.

4.    om.-RB $Manchester, John Rylands University Library, Latin MS 30, f. 213rb-288vb (post Postillam in 2Mcc.) : Pesaro, 1402 c.

5.    RB               Mérida.

6.    RB               München, Clm. 307 (s16; Widmestadii) f. 1-122.

7.    RB               Oxford, Bodl. Libr. SC 24451 (Hamilton 21) f. 41-48: De differentia translationis (Gen, Exod, Ps.).

8.    RB-om.$  Paris, Arsenal, Ms-19 (daté :1449) f. 397-430: « Tractatus de differencia nostre translacionis ab hebraica littera veteris Testamenti, editus a fratre Nicholao de Lyra » : « Sapienciam scribe in tempore...—...cujus doctrina apud Judeos modernos magis auctentica reputatur. — Explicit tractatus de differencia... — anno Domini millesimo CCCCmo quadragesimo nono. »

9.    RB               Paris, Mazarine, ms. 168 (s14 ; St. Victor), f. 207-238.

Mz168 (f. 207-238)

10.         RB           Paris, BnF, lat. 2584 (s14; Collège de Foix; Colbert 1288) f. 64-93.

11.           RB $       Paris, BnF, lat. 3359 (daté : 1462), recueil factice, f. 25r -53vb.

12.           RB $       Paris, BnF, lat. 17260 (s14 ½), f. 45ra-103r

13.         RB           Paris, Mazarine 168 (s14; St. Victor) f. 207-238.

14.           om.-RB $Philadelphia, Free Library of Philadelphia, Special Collections, Lewis E 246, f. 1r-79v (Paris, s15) ; sigle : Philadelphia      

15.         om.-RB    Praha, Národní knihovna České republiky, XIII.F.7 (2345), s14 (la date du titre de fin est la date de l’oeuvre [date de copie à vérifier]  : « f. 1—94 Nicolai de Lira Tractatus de diiferentia nostrae translationis ab hebraica litera veteris testamenti. »Sapienciam scribe .... Scriptura sacra ... -... magis autentica reputatur. Expl. tract. etc. u. s. . . completus a. d. 1333 die sabbati ante festum b. Luce evangel. - f. 94—117' Eiusdem Quaestio de probatione per scripturas a Judaeis receptas, quod mysterium Christi praedictum a lege et prophetis sit impletum. «Queritur, utrum per scripturas* ... -.. ad vomitum revertuntur. Explicit questio« etc. u. s. - f. 117'—143' : Responsio eiusdem ad quendam Judeum ex verbis evangelii secundum Mattheum contra Christum nequiter arguentem. Potens sit exhortari... -... in aperto mendacio terminavit. Explicit responsio etc. u. s. . . . completum est autem hoc opusculum a. d. 1334 in vigilia b. Johannis Bapt. »

16.         RB           Reims, BM, 180 (s14; St. Remi) f. 247-301.

17.           om.-RB $Sevilla, Universidad, A332/147, f. 68r sigle : Sev148

18.         RB           Segovia.

19.         RB           Toledo, Cabildo 247.

20.         RB           Valladolid.

21.         RB           Wien, Nat. 1478 (daté : 1420) f. 1-68.

22.         RB $     Ed1507 : Rouen, 1507.

 

93.          Le Tractatus a fait l’objet d’un commentaire par le dominicain Thomas Toletanus : RB 8194.4 (t. 5, p. 374)       Super Nicolaum de Lyra et super tractatum eiusdem De differentia Bibliorum latinorum et hebraicorum tabula alphabetica.

Tractatus ad probandum per scripturas a Judeis receptas quod Christus fuit verus Messyas promissus in lege

Mz 168 (f. 184-192)

Responsio fratris Nicholai de Lyra ad quemdam Judeum ex verbis euvangelii secundum Matheum contra Christum nequiter arguentem

Mz168 (f. 192-200)

Tractatus editus a fratre N. de Lyra, de visione divine essentie ab animabus sanctis a corpore separatis

Mz 168 (f. 200-207)

Réceptions positives

94.          La bonne fortune des postilles de Nicolas de Lyre se mesure par l’importance de sa diffusion manuscrite et imprimée, par leur influence sur l’exégèse et la théologie, sur leur pénétration dans la pratique pastorale grâce à des « produits » ou écrits dérivés, enfin par leur influence sur la culture laïque grâce à des traductions attestées dans presque toutes les langues. Je laisse volontairement ce dernier point de côté non sans noter que la Catena de Thomas d’Aquin a bénéficié des mêmes formes de réceptions mais à une échelle bien inférieure, à la période médiévale tout au moins.  

95.          La postille de Nicolas de Lyre est le dernier grand commentaire biblique médiéval de référence. Sa réception est d’abord attestée par sa diffusion manuscrite et imprimée. Labrosse estimait à 800 le nombre total de manuscrits des oeuvres de Nicolas de Lyre. Pour les seules postilles bibliques en latin, GLOSSEM recense 700 manuscrits à la date du[MM1]  25.6.2024, soit un peu moins du total des manuscrits de la Magna Glossatura de Pierre Lombard (plus de 860).

96.          Les colophons ou titres de fin des manuscrits sont également révélateurs du rôle assigné à la postille, tel par exemple ce colophon du ms. Phil43 (Postille sur Paul, milieu ? s15), copié à l’abbaye des frères guillelmites de Düren, dans le Bas Rhin, en Allemagne : « Hec dicta compilata sunt per venerabilem Nicolaum de Lyra, sacre theologie magistrum, super epistolas Pauli, ad laudem et honorem sanctissime trinitatis et gloriosissime Dei genitricis Marie Virginis necnon beati Pauli apostoli, omniumque sanctorum et electorum Dei ac ad eruditam et utilem informationem omnium intuentium et utilem informationem et precipue sacerdotum, horum itaque inspectoribus et perlectoribus gaudium cum pace et emendationem vite et spatium vere penitentie tribuat rex eterne glorie. Amen. »       
Des formules de ce genre montrent indiquent que la postille a été diffusée à l’intention du clergé dans un double but ascétique et intellectuel. Le recours aux écritures cursives facilite la diffusion. Au lieu d’acheter les volumes tout faits à grands frais, on les copie soi-même associant à l’exercice de la lecture celui de l’écriture qui facilite l’assimilation et constitue une forme d’ascèse manuelle et de pénitence. L’expression « spatium vere penitentie » est une réminiscence des prières rituelles récitées par le prêtre après l’absolution sacramentelle. La copie enfin est aussi une méthode d’apprentissage. Selon l’adage encore entendu de nos parents, la connaissance entre aussi par le bougt des doigts.

97.          La réception est aussi illustrée par la composition de "produits dérivés" comme des versions allégées ou réorganisées en fonction de l’ordre des lectures du lectionnaire de la messe, à l’instar de la Catena aurea de Thomas d’Aquin et de beaucoup d’autres commentaires bibliques médiévaux, de façon à offrir aux clercs un matériau préparatoire à la prédication. Par exemple :
Postilla seu expositio l[itte]ralis [et] moralis Nicolai de Lira Or[dinis] Mi[norum] sup[er] ep[isto]las [et] eva[n]gelia q[ua]dragesimalia : cu[m] q[uesti]onib[us] Fr[atr]is Antonij Betontini eiusde[m] ordinisn, 1494 [avec les additions de Paul de Burgos et Texte biblique].

Réception contradictoire : guerre du sens littéral et hiérarchie des autorités

98.          La mise à part des livres apocryphes a presque immédiatement été rejetée par les acquéreurs de la postille. Le ms. Re172, copiée sur l’ordre du dominicain Pierre de Palma, à Paris en 1331, porte cette note entre la fin de  3Esr. et Tb. : « Et licet iste reverendus doctor postillas suas ordinaverit secundum ordinem quem habent libri in canone, ego tamen feci eas scribi secundum quod libri in biblie communiter ordinantur ».

99.          La postille a fait l’objet d’une longue controverse en trois temps qui porte sur la notio de sens littéral, l’autorité de Thomas d’Aquin, le rôle des sources juives dans l’exégèse chrétienne et la façon dont Nicolas de Lyra y a eu recours. Elle est fortement marquée par le contexte de la politique religieuse des souverains espagnols au 15e siècle mais elle pose des questions herméneutiques et théologiques qui ne se réduisent pas aux oppositions conjoncturelles et partisannes suscitées par le phénomène des conversos.

1429 : Les Additions de Paul de Burgos

 

Bibliographie sommaire

Reinhardt 2010

Reinhardt 2013

Scordia 2003

LEVY (I.Ch.), « Nicholas of Lyra (and Paul of Burgos) on the Pauline Epistles », dans CARTWRIGHT (S.R.), éd., A companion to St. Paul in the Middle Ages, Leyde-Boston 2013, 265-296 ;

 

100.    En 1429, Paul de Burgos (Pablo de Santa María, archevêque de Burgos) publie des Additiones à la postille (Repertorium biblicum, n° 6329). Elles concernent tous les livres bibliques, traités dans l’ordre du canon, à l’exception de Rt. 1-2Esr. Idt. Prv. Qo. Ct. Sap. Sir. 1-2 Mcc. Paul de Burgos entend compléter l’exégèse littérale et scolastique de la Postille à laquelle il reproche de préférer parfois l’opinion de Rashi à celle des Pères (et non comme on l’a parfois écrit, de ne pas citer suffisamment les Pères) et d’exploiter Thomas d’Aquin sans le citer, sauf lorsqu’il s’agit de le critiquer.

101.    Né en 1353 à Burgos d’une famille de confession juive, grand rabbin de Burgos, excellent connaisseur des traditions talmudiques, Selomó ha-Levi se convertit au christianisme et reçoit le baptême en 1390/1391 dans le contexte des persécutions anti-juives.  Il fait des études de théologie à Paris, séjourne en Avignon auprès de la papauté ; de retour en Espagne, il plaide en 1399 en faveur de l’obédience avignonnaise. Proche conseiller du pouvoir royal, il entretient des liens étroits avec les dominicains et soutient activement la politique de conversion forcée des juifs, devient évêque de Carthagène (1430-1415) puis de Burgos († 30 août 1435 Cuevas de San Clemente, Burgos). Un de ses fils lui succèdera sur chacun de ses sièges épiscopaux, mais sa femme demeura fidèle à la foi de ses pères jusqu’à sa mort. Il la fit néanmoins enterrer auprès de lui en terre chrétienne, ce qui montre le caractère complexe et paradoxal de son antijudaïsme exégétique. C’est dans ce contexte d’antijudaïsme militant qu’il entreprend les Additiones qui sont des critiques, sinon des attaques contre le recours de Nicolas de Lyre à l’exégèse talmudique.

102.    La préface des Additiones s’adresse à son fils cadet (il fait en effet allusion plus loin au frère ‘premier né’ du destinataire). Paul commence (LYR1A1.1), dans la pure continuité de la tradition rabbinique,  à y raconter sa conversion à la lecture de l’Ecriture, son ascension dans la hiérarchie de l’Eglise comme aboutissement de son appartenance à la tribu de Lévi, sa proximité avec le pouvoir royal et le devoir où il se trouve de transmettre le souvenir de ses bienfaits de Dieu à sa descendance comme celle-ci devra le faire également « à de plus jeunes ».

103.    § 2. La postille de Nicolas de Lyre, qui considère le sens spirituel comme le plus important, fait partie de l’héritage des lettres sacrées qu’il entend transmettre à son fils sans se contenter de lui léguer les exemplaires matériels de sa bibliothèque, mais en accompagnant ce legs d’ajouts et compléments spirituels. A tout oeuvre humaine il est possible d’ajouter. Seule l’Ecriture ne peut rien recevoir en plus.

104.    § 3. Il n’entend pas faire de ces additions un livre mais leur donner seulement la forme de glosules, analogues au codicille d’un testament.

105.    § 4. La première addition va porter sur les deux prologues de la postille. Puisque la Postille a privilégié le sens littéral, l’addition prendra la forme d’une question en demandant si le sens littéral est plus digne que tous les autres.

106.    § 5-11 Dans un premier temps, Paul réunit 7 arguments qui tendent à prouver que le sens spirituel est plus digne que le sens littéral.

107.    § 12. L’argument d’autorité en sens contraire est fondé sur l’autorité d’Aristote et deux principes augustiniens déjà cités dans le dernier article de la Prima pars de la Somme de théologie selon lesquels 1° le sens littéral des livres bibliques authentique n’ère jamais ; 2° on ne peut prendre argument en théologie que du sens littéral.

108.    § 13 La réponse est décomposée en cinq considérations et une conclusion  :       
§ 14 1. quelle est la différence entre le sens littéral et le sens spirituel ;            
§ 16 2. est-ce que tous les passages de l’Ecriture doivent être expliqués selon chacun des quatre sens ?   
§ 17 3. y a-t-il un ou plusieurs sens littéral pour chaque passage de l‘Ecriture ?  
§ 18 4. s’il y en a plusieurs, lequel a préséance sur les autres ?    
§ 19 5. n’importe lequel  des sens littéraux d’un passage peut-il fonder une argumentation théologique ?
§ 20 6. En conclusion, le sens littéral est plus digne que les autres en considération 1° du fait qu’il fonde la certitude de tous les autres sens ; 2° de son extension (tous les passages ont un sens littéral mais non un sens spirituel) ; 3° de son universalité : il est accessible aux simples (rudes) qui peuvent saisir les réalités spirituelles par les similitudes corporelles bien qu’ils ne soient pas capables d’accéder aux réalités intelligibles. 

109.    § 21 La postille de Nicolas de Lyre est recommandable au titre de ces trois caractères ; elle est plus digne que toutes les autres puisqu’elle traite du sens spirituel qui est plus digne que tous les autres ; elle peut traiter de tous les livres de la Bible sans en exclure aucun puisque le sens littéral les concerne tous ; en Espagne et en France elle est plus répandue (communior) que les autres postilles qui concernent la Glose parce non seulement les théologiens, mais aussi les juristes et ceux qui cherchent une claire compréhension des textes sacrés.

110.    Paul fait cependant trois reproches à Nicolas de Lyre :  
§ 22 N. de L. place ses propres explications et parfois celle des commentateurs hébreux avant celles des Pères ;
N. de L. critique Thomas d’Aquin explicitement et tacitement, alors même qu’il l’exploitement sans le dire et le mentionne surtout pour le critiquer.     
§ 23 N. de L. fait comme s’il avait appris l’hébreu à la mamelle alors que les connaissances dont il fait preuve ont été mendiées à l’âge adulte. (Sur ce point P. de Burgos ne fait que confirmer ce que N. de L. lui même affirme dans le prologue du De differentia).      
§ 24 N. de L. fait trop de place à Rashi et ne cite pas suffisamment les autres commentateurs et rabbins.

111.    § 25 Paul insiste sur la modestie de ses intentions et la nécessite de lire ses additions après avoir pris connaissance des passages de la postille concernée.

112.    § 26-32 : Réponses circonstantiées aux sept objections formulées.

113.    Lettre de défense de Matthias Döring et réponse de Paul de Burgos.

114.    La diffusion des Additiones s’est faite d’abord indépendamment des postilles par des copies isolées ; par. ex. Melk, Benediktinerstift, 127 (136, C 14) copié en 1438 à Bâle par un moine de Melk.

1441 : Les Replicae de Matthias Döring

115.    Les Additiones suscitèrent une vive réaction confiée au ministre général des francisains. Matthias Döring, OFM, né vers 1390, a étudié à Oxford et enseigné à Erfurt (1422-1427), il fut ministre provincial de Saxe de 1427 à 1431 (?), ministre général des franciscain de 1434 à 1449 :  
Replicae contra Burgensem sive Correctorium corruptorii defensorium Nicolai de Lyra contra Paulum Burgensem ; cf. Repertorium biblicum, n° 5547 (Ancien Testament) ; 5548 (Nouveau Testament, sauf Act. Epcan., Apc.). Quelques éditions indépendantes des postilles : 1481, 1498 (Bâle), 1507.

1491 : Les Defensiones de Diego de Deza

116.    Les répliques  de Matthias Döring furent à leur tour combattues par le dominicain Dicacus Deza / Diego de Deza, O.P. (1444-1523), qui enseigna la théologie à Salamanque avant d’être successivement évêque de Zamora, Salamanque, Jaén, Palencia  archevêque de Séville (1504–1523) ; c’est un haut personnage du royaume, proche du pouvoir, ami de Christophe Colomb. Grand Inquisiteur, son opposition radicale aux conversos le conduit à rejoindre les critique de Paul de Burgos à l’encontre de Nicolas de Lyre et de l’accueil que ce dernier fait à l’exégèse juive. Les textes concernés n’ont pas été publiés par les éditeurs des postilles de Nicolas. Ils ont cependant fait l’objet de plusieurs éditions[39] :    
- In defensione sancti Thomae ab impugnationibus magistri Nicholai magistrique Mathiae propugnatoris sui (oeuvre dédiée au cardinal de Tolède, Pedro de Mendoza) :    
-- manuscrit : Valladolid, BU, Ms. 160 (127), 57 f., copie très soignée s15/16  qui a toutes les apparences d’une copie prise sur l’incunable [en ligne].
-- éditions :
- In defensione sancti Thomae ab impugnationibus magistri Nicholai magistrique Mathiae propugnatoris sui, Sevilla, Meynardi Ungut et Stanislai Poloni socii. Je renvoie provisoirement à l’exemplaire de Séville : Biblioteca de la Universidad de Sevilla, BGU MF. / 63.  Il faudrait le remplacer par celui de Madrid1491 [BN Madrid, Incunables, n° 2485], dont la numérisation est de meilleure qualité. Contrairement à ce qui a pu être écrit, le corps de l’ouvrage est bien en latin et non en espagnol.
- Deza 1515 : Defensorium Doctoris Angelici Divi Thomae Aquinatis contra invectivas Matthiae Dorink in replicationibus contra dominum Paulum Burgensem super Bibliam, Paris, Bertoldus Rumbolt, 1515 [Sevilla BC; Paris BMaz, n° 23312] ; autre exemplaire à la bibliothèque Colombina de Séville.   
-- Novarum defensiones doctrinae beati Thomae de Aquino super libros Sententiarum quaestiones, 3 vol., Séville, 1517.

117.    Le contenu des répliques porte sur une quarantaine de lieux bibliques choisis non pour pour des questions d’exégèse biblique, mais pour des raisons d’exégèse de la pensée de Thomas d’Aquin mise en question par Döring et l’École franciscaine.

 

circa Gn. 1       circa Gn. 4       circa Gn. 25     circa Gn. 47     circa Ex. 9        circa Ex. 20      circa Ex. 23     circa Lv. 1        circa Lv. 19      circa Dt. 4      circa Dt. 24      circa 4Rg. 20    circa Iob. in prologo        circa Iob. 3        circa Iob. 3 :8   circa Iob. 4      circa Iob. 5      circa Iob. 6      circa Iob. 24    circa Iob. 36     circa Ps. in prologo  circa Ps. 50      circa Ps. 68      circa Ps. 110     circa Ps. 118    circa Is. 3 circa Is. 8 circa Is. 9 circa Is. 14       circa Is. 48       circa Ier. 10      circa Mt. 4       circa Mt. 11     circa Mt. 19      circa Mt. 21      circa Mc. 5       circa Lc. 2        circa Io. 13      circa Rm. 5      circa Hbr. 8

La tradition manuscrite

118.    Le recensement des témoins manuscrits de la postille est en cours ; des données provisoires, encore incomplètes, sont consultables sur GLOSSEM (2608 livres bibliques commentés recueillis dans 572 volumes reliés cotés et conservés à la date du 10.1.2024). En 1906, Labrosse mentionnait 800 manuscrits toute oeuvre confondue[40]. J’estime, que le nombre d’exemplaires manuscrits conservés des seules postilles, complètes ou partielles, dépasse le millier, dont la moitié seulement est déjà recensée dans GLOSSEM. Comme la suite de cette note permet de la comprendre, cette estimation matérielle grossière n’a toutefois aucune intérêt parce qu’elle ne signifie rien de la diffusion effective du texte des postilles. Les volumes conservés ne contiennent qu’une partie du corpus biblique qui diffère en fonction des options de mise en page et des systèmes d’écriture. Les postilles ont fait l’objet de plusieurs versions. Les copistes ne transmettent pas toujours la même version pour tous les livres bibliques à l’intérieur d’un même volume. Le texte même des postilles d’un livre donné a été tantôt panaché (postilles littérales et postilles morales), tantôt il ne contient qu’une seule version du texte, etc.  La majorité des manuscrits de la seconde moitié du 14e et du 15e siècle sont copiés en écriture cursive peu soignée et ne comportent pas de Texte biblique intégral. En raison de leur taille et de leur usage, quelques livres bibliques ont fait l’objet d’une diffusion indépendante : Iob. Ps. etc.

La diffusion par exemplar

119.    Il faudra tenir compte en premier lieu de la diffusion par exemplar et pecia, attestée, d’après le répertoire de G. Murano[41], dans  :

1)   Amiens 32 = Postille morales = Murano 716 ;

2)   Amiens 45 = Ct. = Murano 699

3)   Amiens 66 = Munaro 705

4)   Arras 37 = Murano 688 etc.

5)   Arsenal 142 = Murano 709, 710

6)   As60 = Murano  702

7)   As78 = Murano 689

8)   As81 = Murano 713-714

9)   Bx268 (Ps.) = Murano 696

10)        Clv2674  (Ps.) = Murano 696

11)        Dole 25 = Murano   709, 710, 711, 712 (évangiles)

12)        *Milan E.inf.17 = Ps

13)        Mz157

14)        P360

15)        P407 (Iob.) = Murano    395 etc.

16)        P460 = Ct. = Murano    699

17)        *P462 (4v, 11rb, 37rb : « finit p... ») , 43va « hic incipit pecia... pecia », « correctum post originale » (f. 11v, 24v, 36vb), autres marques de correction : f. 20rb (in calce pagine), 21vb (marg.),  32ra ; ... = Murano   694 (Esr.) 697,  700, 701, 702 etc.

18)        P618 = Murano   709

19)        Seu d’Urgell 2003 (daté de 1360) = Murano  709

20)        V162 = Murano 696

21)        Valenciennes 68 = Murano   709, 710

22)        Valenciennes 82 = Murano   715

23)        Wi2158 = Murano 693, 696, 698.

 

La mise en collections manuscrites

120.    La diffusion en collection agencée selon l’ordre de Bible parisienne constitue une cinquième étape, celle de la diffusion postérieure à 1339 mais antérieure à la mort de Nicolas de Lyre, sans exclure la possibilité d’autres réagencements postérieurs (voir étude en préparation d’Antoine Boutany).

121.    La diffusion par exemplar et pecia n’est pas à prendre comme un paramètre contraignant ou normatif de la mise en collection ; il faudra néanmoins tenir compte des éventuelles constances organisationnelles des manuscrits copiés par exemplar.

122.    L’ordre des livres bibliques observé dans les manuscrits permet de reconstituer les étapes de la mise en collection des postilles de Nicolas de Lyre :

A. ordre de rédaction : postille au sens littéral des livres canoniques suivis des livres apocryphes selon l’ordre Tb. Idt. 1-2Mcc. Sap. Qo. Bar. 3Esr.

B.  révision du texte de la Vulgate comparé à l’hébreu et publication du De differentia ;

C.  postille au sens moral diffusée en manuscrits indépendants ;

D.intégration de la postille morale à la postille littérale, chapitre par chapitre ;

E.  réorganisation l’ordre des livres biblique de la postille. On observe plusieurs  tentatives :      

E.1 Ordre initial de la rédaction qui place Tob. Iud. et 3Esr. (« Secundus Esdre ») à la suite de l’Octateuque parce qu’ils sont sans équivalent dans la Bible hébraïque massorétique, et considérés de ce fait comme ‘apocryphes’ ;

E.2 une série de manuscrits parisiens du dernier tiers du 14e siècle ont placés les apocryphes Tb. Idt. 3Esr. à la suite de Baruch ; je renvoie à ce sujet à l’étude en préparation d’Antoine Boutany (Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève) ;

E.3 restitution de l’ordre parisien de la Bible comme s’en explique par exemple le copiste de Re172 : « Et licet iste reverendus doctor postillas suas ordinaverit secundum ordinem quem habent libri in canone [c’est-à-dire], ego tamen feci eas scribi secundum quod libri in biblie communiter ordinantur » ;

F.   ajout de la Table de concordance des évangiles et de certains traités annexes

- Responsio ad quondam Iudaeum ex verbis evangelii secundum Matthaeum contra Christum nequiter arguentem

- Queritur utrum per scripturas a Iudeis receptas possit probari mysterium Christi... (v. g. P15262, f. 388-395r)

- Potens sit exhortari...  (v. g. P15262, f. 395r-403 ; rédaction datée de 1333) ;

G.ajout du texte biblique et édition sous forme de livre glosé (V50-V51) ;

H.éditions imprimées des formes 1 à 5 ;

I.     ajout de la glose ordinaire ;

J.      ajout du commentaire des préfaces de Guillaume Breton pour compléter les omissions de Nicolas de Lyre ;

K. ajout des additions de Paul de Burgos ;

L.   ajout des correctoria de Matthias Döring alias de Thuringe ;

M.                       éditions associant postilles littérales, postilles morales, Glose ordinaires, Additiones et correctoria ;

N.édition électronique du De differentia inséré à la suite des versets pertinents de la postille.

123.    L’histoire de la mise en collection demandera du temps. Elle se fera d’abord à partir des manuscrits d’origine française datables de la première moitié du 14e siècle. Elle devra répondre à deux questions : Nicolas de Lyre a-t-il envisagé et entrepris de réunir ses postilles dans l’ordre du canon en associant postille littérale et postille morale ? Qui en a pris l’initiative (quel milieu) et  à partir de quand ? On notera que certaines séquences de livres bibliques, peu courantes ou inhabituelles, comme la séquence Tb. Bar. s’explique par un désir des éditeurs médiévaux d’organiser la postille en fonctionne d’indications qu’on y lit. Ainsi, par exemple, la séquence Tb. Bar. « Et hec sunt uerba libri. Post librum Thobie secundum ordinem temporis sequitur librum Baruch » (OxM164, f. 198v)

Les éditions imprimées

124.    Les étapes successives de l’édition imprimée des postilles de Nicolas de Lyre sont les suivantes :    
1. P = texte original des postilles au sens littéral, sans texte biblique ajouté.
2. PAR = additions de Paul de Burgos et des controverses associées de Mathias Döring et Diego de Dega.        
3. TPAR = Ajout du texte biblique intégral encadré par la postille et suivi des additions ajoutées en fin de chapitres.
4. TPMAR = Ajout de la postille morale, chapitre par chapitre
5. GTPMAR = Ajout d’une version de la Glose ordinaire, interpolée et différente de l’édition princeps incunable de 1481 (Rusch). C’est sous cette forme qu’elle a irrigué l’humanisme catholique de la Renaissance et les réformateurs protestants.      
6. Edition électronique native qui ajoute les données du Tractatus de differentia et réorganise selon l’ordre de la Vulgate du Moyen-Âge tardif, et par versets bibliques modernes, l’ensemble des données de la postille littérale, morale, du Tractatus et des controversistes modernes.

125.    L’étude de Gosselin 1970 consacrée aux éditions imprimées de Nicolas de Lyre reste fondamentale. La mise en ligne des catalogues d’imprimés et de manuscrits a, depuis, permis d’y apporter de nombreux compléments[42].

126.    En fonction des textes contenus dans les éditions, on peut classer les éditions imprimées comme suit :

A. Séries bibliques complètes

-        A             Additiones de Paul de Burgos                
                Première association aux postilles : Ed1477

-        B             ajout des prologues de Guillaume le  Breton (tel que signalés par S. Berger, De Glossariis, 1879, p. 22) : édition dans Sacra Pagina en préparation.
                Première association aux postilles : Ed1477

-        G             Glossa ordinaria     
                Première association aux postilles : Ed1495V

-        M            postilla moralis

-        P             postilla sine Textu nec prologis  = postille originale sans ajouts : Ed1488

-        Q             Quaestiones Nicolai de Lyra contra judicam perfidiam

-        R             Repliques de Matthias Döring Première association aux postilles : Ed1477

-        T             avec Texte biblique intégral (édition glosée)

-        Tr            tractatus de differentia

-        PT           postilla cum Textu sine prologis = postille originale sous forme de livres bibliques glosés

-        PTB                postilla cum Textu et prologis Britonis = postille originale sous forme de livres bibliques glosés avec ajout des commentaires des prologues bibliques de Guillaume le Breton

-        PTBG     postilla Textu et prologis Britonis et Glossa ordinaria

-        PTG               postilla sine prologis Britonis, cum Textu et Glossa ordinaria

-        PTGA     postilla sine prologis cum Textu et Glossa ordinaria et additiones Pauli de Burgos

-        PTGAR postilla sine prologis Britonis cum Textu et Glossa ordinaria et additiones Pauli de Burgos et replicae Matthiae Doering : Ed1603 Ed1634

-        PTGARDTr  postilla sine prologis Britonis cum Textu, Glossa ordinaria, additiones Pauli de Burgos, replicae Matthiae Doering, defensiones Diegi de Deza et Tractatus de differentia : Lyra electronica in Sacra Pagina-CNRS

-        ...

B. Livres bibliques isolés

Selon Labrosse 1906, p. 385-386, les deux meilleures éditions seraient Ed1617 et Ed1634. Cette appréciation reste à vérifier. Nos sondages dans les éditions de Ed1485, Ed1490, Ed1590, Ed1603, Ed1617, bien qu’encore très limités, indiquent plutôt les éditions incunables comme plus exactes, les éditions postérieures ayant tendances à corriger et mettre au goût du jour certaines expressions ou formulations médiévales (voir apparats du texte en cherchant par sigle de l’édition recherchée). Pour le détail du contenu des éditions, voir Tabula editionum Postillae Nicolai de Lyra. La liste qui suit n’a pas la prétention d’être exhaustive.

1.     Ed1471$ : Postillae perpetuae sive praevia commentaria in universa Biblia, Roma, 1471-1472, 5 vol. in fol., parfois reliés en 4 vol.  sine Textu P [in00131000] Un exemplaire était conservé dans la bibliothèque de de Thou (Bibliotheca Thuana, Paris, 1679, t. 1, p. 16 : « Glossa magna in Biblia Nicolai de Lira <in> fol. 7 vol. Rom 1472 ». LHistoire littéraire de la France, t. 5, p. 62 l’identifie à tord comme la plus ancienne édition connue de la Glose ordinaire. Le catalogue de Thou ne parle pas de la Glose ordinaire mais applique le titre uniforme de ‘glose’ à  la Postille de Nicolas de Lyre sur la Bible. Il s’agit tout simplement de l’édition princeps de Nicolas de Lyre, en aucun cas de la Glose ordinaire de la Bible. Voir M. Morard, Les postilles de Nicolas de Lyre: status quaestionis in : Glossae Scripturae Sacrae electronicae, IRHT-CNRS, 2023. (Permalink : http://gloss-e.irht.cnrs.fr/php/page.php?id=87).  «Glossa magna in Biblia vetus editio notata manu Budæi fol., 4 vol. »

1.    Ed1477$ : Strasbourg, 3 vol. PBAR . La notice de l’Histoire littéraire de la France, t. 5, consacrée à Walafried Strabon, pseudo auteur de la Glose ordinaire (p. 62)  a confondu cette édition avec la Glose ordinaire de la Bible.

2.   Ed1478$ : Moralia super totam Bibliam. - Köln : Johann Koelhoff, o Velho, 1478. - [284] f.; 2º (36 cm) : Exemplaire de Lisbonne M

3.   Ed1479$ : Moralia super totam Bibliam. - [Strassburg : Georg Husner, about 1479] (in00112000) M

4.    Ed1481V1$ : Nicolaus de Lyra: Postilla super totam Bibliam (cum expositionibus Guillelmi Britonis et additionibus Pauli Burgensis et correctoriis editis a Matthia Doering) [Venetiis]  22.1.1481. Sine Textu. (in00135000) PBAR

5.    Ed1481V2$ : Biblia latina cum postillis Nicolai de Lyra, Venetijs : [Johannes Herbort, de Seligenstadt], charactere vero impressum ... impensaq[ue] curaq[ue] singulari Optimorum Johannis de colonia [...] pridie calendas sextiles [i.e. 31 luglio] [Venetiis] 1481 (ib00611000). PTBAR exemplaire de Dallas (Bridwell Library)

6.    Ed1482 : Postilla Nicolai Lyrani super totam Bibliam, Venise, Franz Renner, 1482, en plusieurs volumes. PB

7.   Ed1485$ : Postilla fratris Nicolai de Lira cum expositionibus Britonis in prologos Hieronymi et cum additionibus Pauli Burgensis et replicis defensivis Mattie Doring super totam Bibliam, t. 1 à 3 : 1481 ? [non datés] [AT] , t. 4 : Nuremberg 1485 [NT] (ib00613000) => contenu PTBAR

8.   Ed1487$ : Biblia latina (cum postillis Nicolai de Lyra et expositionibus Guillelmi Britonis in omnes prologos S. Hieronymi et additionibus Pauli Burgensis replicisque Matthiae Doering). Add: Nicolaus de Lyra: Contra perfidiam Judaeorum. 4 vol. Nuremberg : Anton Koberger [1486]1487 (ib00614000) PTBAR

9.     Ed1488L$ : Biblia latina (cum postillis Nicolai de Lyra et expositionibus Guillelmi Britonis in omnes prologos S. Hieronymi et additionibus Pauli Burgensis replicisque Matthiae Doering). Add: Nicolaus de Lyra: Contra perfidiam Judaeorum, 4 vol. [Lyon] : Johannes Siber, [après 7 Mai 1485, vers 1488] (ib00615000) PTBAR

10.                      Ed1488V$  : Postilla super totam Bibliam, Locatellus, Venetiis : 14.8.1488 (in00132000) P

11.                       Ed1489 : Venise PB

12.                     Ed1492 : Strasbourg : Postilla Nicolai Lyrani super totam Bibliam, Strasbourg, Johann Grüninger, 1492, 4 vol. PB

13.                       Ed1494 : Bâle : Froben BP      

14.                       Ed1495L : Postilla in Ps., Lyon, 1495 (H 10383)

15.Ed1495V : Liber Vitae. Biblia latina (cum glossa ordinaria Walafridi Strabonis aliorumque et interlineari Anselmi Laudunensis et cum postillis Nicolai de Lyra expositionibusque Guillelmi Britonis in omnes prologos S. Hieronymi). Add: Nicolaus de Lyra: Contra perfidiam Judaeorum. Ed: Bernardinus Gadolus, Eusebius Hispanus, Secundus Contarenus, Venetiis, Paganinus de Paganinis, 18.4.1495 http://incunables.bodleian.ox.ac.uk/record/B-315 ; (ib00608000) TGPBAR              

16.                       Ed1497 : Nuremberg : Biblia latina : cum postillis Nicolai de Lyra ... : et quaestionibus Nicolai de Lyra contra judicam perfidiam improbantes. Nuremberg : Anton Koberger, 1497, 6 September. PTQ

17.                     Ed1498$: Bâle [Biblia latina] : ; [cum glossa ordinaria Walafridi Strabonis aliorumque]. [et interlineari Anselmi Laudunensis]. [et cum postillis ac moralitatibus Nicolai de Lyra]. [et [...]. [Basilea] : [Johannes Froben und Johannes Petri], [1.12.1498], 4 vol. [Glose ordinaire à gauche, Nicolas de Lyre à droite, glose ordinaire au centre] => contenu  PBG         

18.                     Ed1501 : Strasbourg : Bibliae jam pridem renovatae partes sex cum glossa ordinaria et expositione Nicolai de Lyra, Strasbourg, 1501,

19.                     Ed1502 : Bâle Bibliae jam pridem renovatae partes sex cum glossa ordinaria et expositione Nicolai de Lyra, Bâle, Froben, 1502, 6 vol. PMBG?

20.                     Ed1507 : Tractatus de differentia..., Rouen 1507. T

21.                     Ed1545 : Biblia sacra cum glossa interlineari et ordinaria, Nicolai Lyrani postilla et moralitatibus, Burgensis additionibus et Thoringi replicis, cum indice, Lyon, 1545, 7 vol. PMGARI

22.                     Ed1588$  :

23.                     Ed1590$ : Bibliorum sacrorum Glossa ordinaria primum quidem a Strabo Fulgensi, collecta nunc novis Patrum cum graecorum tum latinorum explicationibus locupletata, annotationis etiam locis, quae antea confuse citabantur cum postilla Nicolai Lyrani necnon additionibus Pauli Burgensis ac Matthiae Thoryngi Replicis ab infinitis mendis purgata, in commodioremque ordinem digesta per F<ratrem> Franciscum Feuardentium ordinis minorum Ioannem Dadraeum et Iacobum de Cuilly theologos doctores parisienses, Parisiis, [Societas bibliopolarum Parisiensium ad insigne Navis] 1590, 6 vol.
=> 
https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb361226796
=> à consulter de préférence à partir de
http://www.bibliotheca.hu/fugger/index.html => texte de base de l’édition électronique native Sacra Pagina
Adressé à Sixte V par Jean-Baptiste Regnauld et la Societas Bibliopolorum Parisiensium datée du 1er octobre (Kal.) 1589.

24.                     Ed1603$ : Venetiis, apud Iuntas [nouvelle composition typographique reproduisant la disposition du texte de Ed1590 presque à l’identique, avec erreurs  et décalages mineurs de pagination ; à la manière des éditions d’Hugues de Saint-Cher, la typographie joue sur les abréviations pour s’écarter le moins possible de la répartition des textes de Ed1590]    
=>
contenu    
=> texte de base de l’édition électronique native Sacra Pagina

25.                     Ed1617 : Biblia Sacra cum glossa ordinaria / primum quidem a Strabo Fuldensi ... nunc verò nouis Patrum, cum graecorum, tum latinorum explicationibus locupletata, et postilla Nicolai Lirani ... necnon additionibus Pauli Burgensis episcopi, & Matthiae Thoringi replicis ... opera et studio Theologorum Duacensium, Duaci : ex Officina tipographica Baltazaris Belleri..., 1617, 6 vol. [prologues repris par PL 113]

26.                     Ed1634$ : Biblia Sacra cum glossa ordinaria / primum quidem a Strabo Fuldensi ... nunc verò nouis Patrum, cum graecorum, tum latinorum explicationibus locupletata, et postilla Nicolai Lirani ... necnon additionibus Pauli Burgensis episcopi, & Matthiae Thoringi replicis ... opera et studio Theologorum Duacensium ; Duaci : ex Officina tipographica Baltazaris Belleri..., 1634, 6 vol. opera et studio ... Leander de Sancto Martino Benedictinus, Anvers, 1634.

27.                     Ed1832 = PL 113 : édition des pièces liminaires de Ed1637 : tome 1.

Répertoires et index

28.                      Ed1494 Nicolaus de Lyra, Repertorium in postillam... Nicolai de lyra super ve[tus] et no[vum] testa[mentum, Nuremberg: Anton Koberger, April 19, 1494. 4°

L’édition électronique

29.                     Pour la première fois, l’édition électronique Lyra electronica réunit la totalité des commentaires lemmatiques de Nicolas de Lyre, accompagnés des controverses auxquelles elles ont donné lieu au 15e siècle.

30.                     Les oeuvres éditées sont :

1.P Les prologues de la postille {LYR00.00.00P00.00}

3.L La postille littérale  {LYR00.00.00L00} = Repertorium biblicum, n° 5829-5923

2.T Le Tractatus de differentia nostrae translationis ab hebraea veritate {LY00.00.00T00} = Repertorium biblicum, n° 5977

4.M La postille morale {LYR00.00.00M00} = Repertorium biblicum, n° 5929-5974

5.A Les "additions" de Paul de Burgos. {LYR00.00.00A00} = Repertorium biblicum, n° 6329

6.R Les "répliques" de Matthieu de Thuringe. {LYR00.00.00R00} = Repertorium biblicum, n° 5547 (Ancien Testament) ; 5548 (Nouveau Testament)

7.D Les "défenses"de Diego de Deza {LYR00.00.00D00} (liens vers les images en ligne)

31.                      Statut des textes édités. – Les Additions de Paul de Burgos, les Répliques de Matthieu de Thuringe et les Défenses de Diego de Deza sont édités sous le statut de paratexte (recheches avancées : champs « prologues ») afin de permettre des recherches distinctes des textes rédigés par Nicolas de Lyre (recherches avancées : champ « sentences »).

32.                     Ordre des textes édités. – On a souvent remarqué que les lecteurs des éditions imprimées glosées d’Hugues de Saint-Cher et Nicolas de Lyre, quand ils trouvaient l’explication d’un verset selon un sens de l’Ecriture, oubliaient ou ignoraient que la mise en page avait délocalisé d’autres explications du même lemme sur d’autres pages que celle qui affichait le Texte biblique objet du commentaire. Les besoins du traitement informatique, l’ergonomie de la lecture et de la consultation ont donc incité l’éditeur à regrouper sous le numéro de chaque verset biblique tout le matériau exégétique disponible qui le concerne.

33.                     Dans l’édition électronique, les livres bibliques de la Postille se présentent selon l’ordre d’affichage des livres bibliques adopté pour l’ensemble du site Sacra Pagina. Cet ordre n’est pas exactement celui qu’avait adopté Nicolas de Lyre.

1.    Les apocryphes (Tb. Idt. 1-2Mcc. Sap. Qo. Bar. Dn. 13-14 3Esr.), les commentaires en sens moral et ceux du Tractatus de differentia, rédigés par  N. de L. en trois étapes successives après l’achèvement du commentaire en sens littéral (voir plus-haut), ne sont pas édités à part et à la suite de la postille au sens littéral mais selon l’ordre des livres de la Biblia communis. Leur contenu est réparti à la suite des versets du commentaire au sens littéral.

2.   Chaque sentence ou unité textuelle sera progressivement munie d’un identifiant alphanumérique unique permettant un référencement scientifique à la fois univoque et intelligible, composé du nom du corpus (LYR) du numéro attribué à chaque livre biblique, de la référence biblique par chapitre et verset, du sigle de l’oeuvre du corpus dont provient la sentence (ci-dessous), enfin du numéro d’ordre de la sentence (plusieurs sentences peuvent concerner le même verset.

34.                     Saisie des textes :Les textes ont tous été transcrits manuellement.        
- Le Tractatus de differentia
[43] est transcrit par Martin Morard à partir de son unique édition imprimée (Ed1507). 
- Le tome 1 (Pentateuque) a été saisi à partir de Ed1603 par la société Wordpro (Pondichéry) puis traité par correcteur d’orthographe latin et revérifié par ses soins ; toutes les contractions développées (plus de 30000 pour le seul tome 1) et les cas douteux ont été signalés à l’éditeur scientifique. La très mauvaise qualité des images à disposition a rendu l’opération très lourde et parfois conjecturale ; des erreurs assez fréquentent subsistent que nous corrigeons au fil de la mise en ligne. Les cas douteux sont tranchés par recours à l’édition de 1590 (Paris) - dont Ed1630 est une réimpression avec recomposition partielle -  aux autres éditions et aux manuscrits.     
- Les defensiones de Diego de Deza sont associées par liens, en mode image.

3.   Hébreu : Dans les manuscrits de la postille, tous les mots hébreux sont translittérés sans recours aux caractères hébreux. Les variations de la translittération des mots hébreux des témoins collationnés sont indiquées en apparat.

4.   Les éditions Ed1590 et suivantes font précéder dans le texte les translittérations médiévales de la forme hébraique en caractères hébreux de manière très fautive. Nous reportons les formes corrigées dans l’apparat des sources et les formes rejetées dans l’apparat du texte.)

5.   Collations : Ponctuellement des collations ont été effectuées avec d’autres éditions (Ed1485, Ed1498, Ed1590) et les manuscrits. Elles indiquent que Ed1603 n’est pas le meilleur texte qui soit : il a été souvent retouché pour faciliter la compréhension du texte médiéval et de certaines de ses graphies. A titre d’exemple :

6.   Les corrections de l’édition de 1603 sont signalées en apparat, à l’exception des cacographies mineures et des variations d’abréviations.

LYR69.1.4A ¶Codd. : Ed1485 Ed1498 Ed1603 {MM2023}

hoc Ed1485 Ed1498] + loco Ed1603

descendertunt] descederunt Ed1485

Talmud] Talmul Ed1603

dicitur] + cum Ed1603

Sanhedrin Ed1603] canhedē Ed1485, Canheden Ed1498

sericeas] seriaceas Ed1603

sit] om. Ed1603

dicitur] diceretur Ed1603

licet] om. Ed1603

genelogias] + autem Ed1603

esset] erat Ed1603

ultimo] 33 Ed1603

Psalmo] + 147 Ed1603

7.   Dans les éditions imprimées glosées de Nicolas de Lyre, des appels de note alphabétiques ou numériques, selon les éditions) permettent d’associer chaque sentence exégétique au lemme biblique commenté. Nicolas de Lyre n’a pas bénéficié d’une édition typographique de la même qualité qu’Hugues de Saint-Cher : ces renvois varient en fonction des mises en page, d’une édition à l’autre (à l’exception de Ed1590 et Ed1603 dont la numérotation des colonnes concorde). Pour faciliter la vérification des transcriptions, non maintenons provisoirement les renvois de l’édition de base (Ed 1590=Ed1603).

127.    L’établissement d’un système de référencement pérenne est une des particularité des éditions électroniques natives. L’assemblage et la numérotation des sentences en vue de permettre un référencement scientifique sont de notre fait. Cet habillage est un travail long. Il ne peut être établi et stabilisé sans une exacte compréhension de la structure des textes. Nous procéderons pour Nicolas de Lyre comme pour les autres corpus de Sacra Pagina : par palliers. Le premier niveau de granularité, accessible dès la mise en ligne, est la référence par livre et chapitre, avec les numéros de colonnes de l’édition de 1603. Le second niveau est celui de la référence stabilisée au niveau du verset biblique. Le troisième niveau associe chaque paragraphe à une url stable et à un identifiant alphanumérique logique, entre { }, composé de l’abréviation du corpus, du numéro du livre et du verset bibliques, d’une lettre propre à chacun des ouvrage ou des niveau de sens. En attendant et dès la mise en ligne n'importe quelle phrase du corpus est référençable et repérable par la référence biblique du passage et l’indication de l’ouvrage ou du sens (littéral, moral). On voudra donc bien nous  aider à remédier aux incohérences qui ne manqueront pas d’apparaître. 

Bibliographie sélective

* = non vidi, cité d’après d’autres sources, principalement Gosselin.

128.    Pour une bibliographie critique de la littérature antérieure à 1906, voir Labrosse 1906, p. 3983 sqq.

129.    Pour la bibliographie récente voir http://studium-parisiense.univ-paris1.fr/individus/51944-nicolausdelyra# (non exhaustif)

130.    Les nombreuses notices générales plus ou moins développées consacrées à Nicolas de Lyre dans la littérature secondaire  « n’ont aucune valeur » ou sont dépassées (Labrosse 1906, p. 383). La remarque vaut également pour la plupart des publications analogues postérieures. Parfois citées, elles ont néanmoins véhiculé des informations inexactes ou insuffisantes. Lorsque les besoins de l’exposé nous ont obligé à les mentionner, elles sont accompagnées ci-dessous par la mention [pour mémoire].

*Bunte 1994 : Bunte (Wolfgang), Rabbinische Traditionen bei Nikolaus von Lyra . Ein Beitrag zur Schriftauslegung des Spätmittelalters, Johann Maier,  Paolo Sacchi, Joseph Shatzmiller, ed., Frankfurt am Main, Berlin, Bern, New York, Paris Wien, Judentum und Umwelt  Realms of Judaism, 58 (1994), 323 p.

*Chevalier : U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du Moyen Âge, t. 1, col. 1367. [pour mémoire]

Bromberg (Sarah Emily), The Context And Reception History Of The Illuminations In Nicholas Of Lyra’s Postilla Litteralis Super Totam Bibliam: Fifteenth-century case studies, University of Pittsburgh, 2012. Du Boulay, Histoire de l’Université de Paris, t. 4, p. 976 etc.

*Fabricius, Bibliotheca latina mediæ ætatis, t. 5, 1858, p. 114;

Finke (H.), Papstum und Untergang des Templerordens, II, Münster, 1907, p. 309-313 [édition de document prosopographique]

*Frère : É. Frère, Le bibliographe normand, Rouen, 1857-1860, t. 2, p. 263; [pour mémoire]

Glorieux 1932 : P. Glorieux, Répertoire des maîtres en théologie de l’université de Paris au 13e siècle, t. 2, 1933, § 345.

Gosselin 1970 : Gosselin (Edward A.), « A Listing Of The Printed Editions Of Nicolaus De Lyra », Traditio 26 (1970), p. 399–426 [certaines éditions, indiquées comme douteuses ou non identifiées dans cette étude, sont bien attestées, par ex. Ed1603, cf. art. cit. n°56]. A compléter et corriger d’après Reinhardt 1987 et

Gross-Diaz 2000: Gross-Díaz (Thereza), « What’s a Good Soldier to Do ? Scholarship and Revelation in the Postill’s on the Psalms », in Krey-Smith 2000, p. 111-128.

*Hailperin, H., Rashi and the Christian Scholars, Pittsburgh, 1963, p. 282, note 3 [Lyre et Luther, Lyre et Rashi]

Heurtebize : B. Heurtebize, « Lyre (Nicolas de), in Dictionnaire de théologie catholique, t. 4.1, 454-455.

Histoire littéraire de la France, 36 (1927), 355-400.

*Jean de Saint-Antoine, Bibliothèque universelle franciscaine, t. 2, p. 388 ; [pour mémoire]

Krey 1990 : Krey (D. Ph.), Nicholas of Lyra: Apocalypse Commentary as Historiography [thèse de doctorat], University of Chicago, Divinity school, 1990, 548 pages. [partiellement consultable on line]

Krey 2000: Krey (D. Ph.), « The Apocalypse commentary of 1329 Problems in Church history », in: Krey-Smith 2000, p. 267-288 ;

Krey 2007: Krey (Ph.), « Nicholas of Lyra’s Commentary on Daniel in the Literal Postill (1329) », in : Bracht (K.), ed., Die Geschichte der Daniel-Auslegung in Judentum, Christentum und Islam. Studien zur Kommentierung des Danielbuches in Literatur und Kunst, (Beihefte zur Zeitschrift für die alttestamentische Wissenschaft, 371), Berlin, 2007, 199-215 ;

Krey-Smith 2000 : Krey (Daniel Philip), Smith (L.), éd., Nicholas of Lyra. The Senses of Scripture, (Studies in the history of Christian Thought, 90), Leyde-Boston-Cologne, 2000. [on line]

Labrosse 1906 : H. Labrosse, « Sources de la biographie de Nicolas de Lyre », Études franciscaines, 16 (1906), p. 383-404 ; 

Labrosse 1907 : H. Labrosse, « Biographie de Nicolas de Lyre », Études franciscaines, 17 (1907), p. 489-505, 593-608 ;

Labrosse 1908-1909-1923 : H. Labrosse, « Œuvres de Nicolas de Lyre », Études franciscaines, 19 (1908), p. 41-52, 153-175, 368-379 ; 35 (1923), 171-187, 400-432.

*Le Long, Bibliotheca sacra, 879 ;

Morard 2008 : « Nicolaus de Lyra », dans id, La Harpe des clercs, t. 2 : Catalogue des commentaires des Psaumes cités, Paris IV-Sorbonne, thèse de doctorat, 2008, p. 1681-1682 [pro memoria, liste intégrée, complétée et corrigée dans GLOSSEM]

Morard 2008 : « Nicolas de Lyre. Prologue des Postille litterales in Psalmos », dans id., « Nicolaus de Lyra », dans La Harpe des clercs, t. 2, Paris, thèse de doctorat, Paris IV-Sorbonne, 2008, p. 2587-2598 [édition du prologue et de l’accessus du Ps. 1 d’après 5 témoins ; pro memoria. désormais publié dans Lyra electronica. Postille Nicolai de Lyra in totam Bibliam, Sacra Pagina – CNRS, t. 8]

Morard 2023 : Martin Morard, ed., « Nicolaus de Lyra (Ps. Prol.5853), in : Sacra Pagina, IRHT-CNRS, 2023-2024. (Permalink : https://gloss-e.irht.cnrs.fr/php/editions_chapitre.php?id=lyr&numLivre=26&chapitre=26_Prol.5853)

Scordia 2003 : Lydwine Scordia, « L'exégèse au service de l'impôt royal. La postille du franciscain Nicolas de Lyre († 1349) », Revue d'histoire de l Église de France, 89 2003, p. 309-323.

Scordia 2004 : Lydwine Scordia, « Paul de Burgos et l'argent du prince. La réflexion d'un converti sur les finances dans son commentaire de la Postille de Nicolas de Lyre », in : Cristianos y judios en contacto en la edad media : polemica, conversion, dinero y convivencia Actes du colloque international de Gérone, 20-24 janvier 2004, Editorial Milenio, pp.163-181, 2009.

Paúl (Teresa Laguna), « El Arca de Noe en las Postillae de Nicolás de Lyra », Revista de arte sevillano, no. 3 (1983), 63-68. (n. v.)

Paúl (Teresa Laguna), « Iconografia de las Postillae Litteralis de Nicolás de Lyra (1332-1660) », University of Seville, Sevilla, 1983. (n. v.)

Paúl (Teresa Laguna), « Nicolás de Lyra y la Iconografía Biblica », Apotheca. Revista del Departamento de Historia del Arte. Universidad de Córdoba. 5 (1985): 39-78. (n. v.)

Paúl (Teresa Laguna), « Originalidad y variantes iconográficas en las Postillae Litteralis de Nicolás de Lyra conservadas en España », Actas del V Congreso Español de Historia del Arte: Barcelona, 29 de octubre al 3 de noviembre de 1984. Sección 1a: Originalidad, modelo y copia en el arte medieval hispánico, 125-135, 1984. (n. v.)

Paúl (Teresa Laguna), Postillae in Vetus et Novum Testamentum de Nicolás de Lyra: Biblioteca Universitaria de Sevilla. Ms. 332/145-149, Seville, Universidad de Sevilla, 1979. (n. v.)

Paúl (Teresa Laguna), « Primeras reconstrucciones de la casa del Bosque del Libano: Un edificio salomonico poco conocido », in : Aragón en la Edad Media X-XI; homenaje a la profesora emérita María Luisa Ledesma Rubio, Zaragoza: Universidad de Zaragoza, 1993, 461-479. (n. v.)

Pelster 1953 : E. Pelster, « Nikolaus von Lyra und seine Quaestio de usu paupere », AFH  46 (1953), p. 211-250.

Peppermüller 1993 : R. Peppermüller, «Nikolaus von Lyra », dans Lexikon des Mittelalters, t. 6  (1993), col. 1185. [pour mémoire]

Piganiol de la Force, Description historique de la ville de Paris, 1765, t. 7, p. 38-42 [édition de document prosopographique]

reinhardt 1987 :  Reinhardt (Klaus), « Das Werk des Nicolaus von Lyra im Mittelalterlichen Spanien », Traditio,  43 (1987), p. 321-345. [Avec les réserves qui s’imposent concernant son appréciation un peu courte des différences entre l’exégèse de Thomas d’Aquin et celle de Nicolas de L. L’intérêt de l’étude est ailleurs. L’a. entend documenter par les manuscrits conservés le succès de N.d.L. en Espagne qu’il attribue à l’absence d’exégète comparable dans la péninsule ibérique [mais il reste à prouver que N.d.L. a eu plus de succès en Espage qu’ailleurs] puis d'étudier son influence sur l'Espagne de l'époque.]

Reinhardt 2010 : Reinhardt (K.), « Die Kontroversen des 15. Jahrhunderts um die "Postilla litteralis super totam Bibliam" des Nikolaus von Lyra OFM’ », Wissenschaft und Weisheit, 73, 2010, 56-66 ;

Reinhardt 2013 : Reinhardt (K.), « Die “Postilla super Psalmos” des Nikolaus von Lyra (ca. 1270-1349) im Licht der Additiones des Paulus von Burgos (ca. 1350-1435) », Archa Verbi. Yearbook for the Study of Medieval Theology, 10 (2013), p. 88-105 ;

Sbaralea, t. 2, 1918, p. 276-281. [pour mémoire]

Scordia 2000 : Scordia (Lydwine), « L'exégèse de Genèse 41. Les sept vaches grasses et les sept vaches maigres providence royale et taxation vertueuse (XIIIe-XIVe siècles) », Revue des Études Augustiniennes, 46 (2000), 93-119.

Scordia 2003 : Scordia (Lydwine), « L’exégèse au service de l’impôt royal; la Postille du Franciscain Nicolas de Lyre (1349) », Revue d’Histoire de l’église de France, 89, 223 (2003), p. 309-323

Scordia 2011 : Scordia (Lydwine), « Subjectio, subventio et dilecti. Les devoirs des sujets envers le prince dans les Postilles de Nicolas de Lyre », dans Dahan (G.), éd., Nicolas de Lyre franciscain du XIVe siècle exégète et théologien, (Collection des Études Augustiniennes. Série Moyen Âge et Temps Modernes, 48), Paris, 2011, p. 75-96.

*Siegfried, C., « Raschis Einfluss auf Nikolaus von Lyra und Luther in der Auslegung der Genesis », Archiv für wissenschaftliche Erforschung des Alten Testamentes 1 (1869) 428–56.

*Vaccari, A., « S. Tommaso e Lutero nella storia dell'esegesi », Civiltà cattolica 86 (1935), III 40–43 [importance de Nicolas de Lyre pour l’histoire de l’exégèse ; pour mémoire]

Vernet 1926 : F. Vernet, « Nicolas de Lyre », Dictionnaire de théologie catholique, t. 9.1, 1926, col. 1410-1422.

Viard 1895 : Viard, Jules, « La date de la naissance de Nicholas de Lyre », Bibliothèque de l'École des Chartes 56 (1895), p. 141-143 [retient la date de 1349 après le 20 juillet, d’après Journaux du Trésor, n°2031 qui mentionne un don de vin qui lui est fait par la reine à cette date].

*Wadding, Annales Minorum, t. 6, Rome, 1733, 121 ; ad annum 1291, § 20.

*Wadding, Scriptores Ord. Minorum, 1, 1906, p. 178, p. 265. [pour mémoire]

*Wöller (F.), « The Bible as Argument . Augustine in the Literal Exegesis of Peter Auriol (c. 1280-1322) and Nicholas of Lyra (c. 1270-1349) », Studia Patristica, 87 (2017), 67-80

*Zawart, A., « The History of Franciscan Preaching and of Franciscan Preachers, 1209–1927 », Franciscan Educational Conference, Report of the Ninth Annual Meeting (Washington, D.C. 1927) ; 363 [postérité franciscaine de la prédication de Nicolas de L.] [pour mémoire]

Zier 2000: Zier (M.), “Nicholas of Lyra on the book of Daniel », dans Krey (D. Ph.) et Smith (L.), éd., Nicholas of Lyra. The Senses of Scripture, (Studies in the history of Christian Thought, 90) Leyde-Boston-Cologne, 2000, 173-193;



[1] Voir base GLOSSEM.

[2] Pour une bibliographie raisonnées des principales études antérieures à 1970 ; voir les notes de Gosselin infra laud.

[3] FINKE (H.), Papstum und Untergang des Templerordens, II, Münster, 1907, 309-313, ici p. 310. (édition de la consultation du 26.10.1307).

[4] Cf. Li15 (contregarde sup. ) : « De Lira vivebat anno Domini 1322, parcat sibi Deus ».

[5] Labrosse 1906, p. 388.

[6] Voir références dans Labrosse 1906, p. 386-387 ; à vérifier et compléter à partir de l’édition électronique.

[7] Bruxelles, Bibliothèque Royale, II 1119 (V.d.G. 266).

[8] Labrosse 1906, p. 395-396 et Labrosse 1907, p. 483.

[9] Glorieux 1932 dont dépendent avec perte de précision Stegmüller et Pepermüller infra laud. bibliogr.

[10] Les manuscrits plus tardifs le qualifient de « Sacra Theologie doctor magister Nicolaus » (Re173, f. 48vb daté de 1395).

[11] Voir Paris, Bibl. Mazarine, 0313, f. 1r  et  aussi P3339, f. 25ra ; pour en savoir plus, « Initiale » de l’IRHT « Nicolas de Lyre ».

[12] Voir aussi Scordia 2003, Pelster 1953.

[13] Sur le rôle de Nicolas dans cette fondation et les documents qui l’attestent, voir Labrosse 1906, p. 388-391.

[14] Voir prologue

[15] Par exemple, Oxford, Bodleian Library, Laud. lat. 9 : Apc. glosé (Glossa ordinaria universitaire), s13.

[16] Cf. M. Morard, « Dominique Grima, o. p., un exégète thomiste à Toulouse au début du xive siècle », dans Église et culture en France méridionale (xiie-xive siècles), CF 35 (2000), p. 325-374 où j’avais relevé cette particularité mais sans exploiter son originalité par rapport à Nicolas de Lyre.

[17] Cf. Rodrigo Jiménez de Rada (c. 1170-1247), Breviarium historiae catholicae (Bibliotheca universitaria Complutensis, Biblioteca Historica MMSS 138, f. 12v (Burgo de Osma ?, 13/14e s.) comparaison illustrée de l’arche de Noé vue par saint Augustin (à gauche) et Strabon (à droite). Sur la diffusion de cette oeuvre, cf. Catálogo de manuscritos medievales de la Biblioteca Histórica "Marqués de Valdecilla", 2019, p. 666-667.

[18] Bromberg 20212, p. 75 : « These alterations erase Lyra’s dedication to explicating Jewish commentary ».

[20] Mt. 13.

[21] Mc. 4.

[22] Cf. Li17, f. 165r : « Explicit postilla super librum Psalmorum edita a fratre Nicolao de Lyra de ordine fratrum minorum sacre theologie doctore anno Domini 1336 sexto (la copie du ms. est datable du milieu du 15e s. ; 1336 est peut-être une erreur pour 1326)

[23] 1330, 13° kal. Pal104 P460 Re172 T25 V50] 1330 8° kal. P11976, perperam 1343° (m°ccc°xxxxiii°)

[24] 3Esr.

[25] Dn. 13-14.

[26] rationali V50] om. Re172 T25

[27] Voir plus loin : 16 juin 1332

[28] D’après Stegmüller, RB, n° 5827, p. 51.

[29] Voir à ce sujet notre note sur Prv. 1:1 in : Biblia Communis (Prv. 1 :1), Sacra Pagina.3, IRHT-CNRS, 2024.

[30] Voir à ce sujet Ch. Ruzzier, Entre université et ordres mendiants. La production des bibles portatives latines au XIIIe siècle, Berlin-Boston, 2022 (Manuscripta biblica 8) [avec les remarques de nos compte-rendus critiques  : M. Morard, Revue Mabillon 2023 et ici Martin Morard, « Bible des libraires de Paris ou Texte de l’Université ? A propos des bibles portatives » in : Sacra Pagina, IRHT-CNRS, 2024.

[31] Par exemple LYR17.37.1L1 : « Ista oratio regis Manasses non est in hebraico nec est de Textu »

[32] In 3Rg. 7, 21 : « Dicendum quod translatio nostra in bibliis nostris communiter corrupta est vitio scriptorum ».

[33] In 3Rg. 7, 21 : ita est in hebreo et in libris correctis nostris » ; In 3Rg. 7, 21 : « non est in hebreo nec in libris correctis,

[34] LYR24.7.4A « ... ad quod allegatur illud quod dicitur infra 16. capitulo non habet auctoritatem in Scriptura. Nam quod in hoc libro continetur post decimo capitulo non est de libris canonicis nec recipitur ab Hebreis »

[35]{LYR1D3.2} « Possent autem aliqui credere quod in hoc opere et in postillis super Vetus Testamentum multa posuerim de hebraico aliter quoniam sint in veritate cum in hac lingua non sim multum sed modicum instructus. Propter quod omnes volo scire quod in dictis operibus nihil posui de hebraico[35] capite proprio tantum sed cum directione et collatione atque consilio virorum in hebraico peritorum. {LYR1D3.3} Sciendum etiam quod apud Hebreos multa sunt nomina equivoca et aliquando translatio nostra tenet unum sensum, Hebrei alium, sicut ostendi in pluribus locis in operibus predictis. Varii etiam doctores hebraici Vetus Testamentum exponendo propter equivocationem dictam inter se variantur. Ego vero in talibus communiter secutus sum Rabbi Salomonem cuius doctrina apud Iudeos modernos magis authentica reputatur.

[36] Sur les sources juives, voir les titres suivants signalés par le Repertorium biblicum , t. 4, p. 51-52 : Siegfried, Raschi's Einfluss auf Nicolaus von Lyra und Luther in der Auslegung der Genesis. Archiv. für wiss. Erforschung des AT 1 (1869) 428-456; 2 (1871) 39-65; F. Maschkowski, Raschi's Einfluss auf Nicolaus von Lyra in der Auslegung des Exodus. Zeitschr. f. alttest. Wissenschaft 11 (1891) 269-316; Neumann, Influence de Raschi et d'autres commentateurs juifs sur les Postillae perpetuae de Nicolas de Lyre. Revue des Etudes juives, 26 (1893) 172-182; 27 (1894) 250-262; A. J. Michalski, Raschi's Einfluss auf Nicolaus von Lyra in der Auslegung von Lev. Num. Deut. 1915 (Diss.) et Zeitschr. f. alttest. Wiss. 35 (1915) 218-245; 36 (1916) 29-63.

[37] Par exemple : ClV267/6 : évangiles ; Sor164 f. 177rb = Dn. (vérifier les autres livres de la série, je n’ai pas vu cette expression en marge de Iob.)

[38] Ce sens est ignoré par M. Teeuwen, The Vocabulary of Intellectual Life in the Middle Ages, Turnhout, 2003, p. 232-234.

[39] D’après Ramón Hernández Martín, « Aportación del tomismo español al pensamiento medieval hispano », in Pensamiento Medieval Hispano. Homenaje a Horacio Santiago-Otero, ed. José María Soto Rábanos (Madrid-Zamora, 1998) II, 1117-42 (1135-36) et id., Historia Dominicos Españoles, https://angarmegia.es/Historia_dominicos plus complet que Jakob Schmutz, Scholasticon, https://scholasticon.msh-lse.fr/Database/Scholastiques_fr.php?ID=446 consultation 15.4.2023.

[40] Labrosse 1906, p. 383 et n. 2 ; estimation à partir du dépouillement des catalogues de France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Suisse, Italie, Espagne et Portugal.

[41] Murano, Per exemplar e pecia, n° 688 à 715, complété et corrigé par examen direct dans le cas des manuscrits signalés par *..

[42] Cf. Hain, Repertorium bibliographicum, 1831, t. 1, 3163; 2, 9383, 10363 etc.

[43] Voici infra.



[i] intendo PL113 ] iacendo P351

[ii] Biblie] Bibliorum PL113

[iii] expositionibus... fecit] coniec., + ipse Christus PL113, exponitur sic con<ven>i<en>ter sic fecit P351

[iv] libros] om. P462

[v] de] in Ed1471

[vi] ex] om. Ed1471

[vii] rationabili P460 P11976 V50] om. P462 Re172 T25

[viii] librorum - et ordinationem] inv. Ed1471

[ix] postulo Pal104 Re172] om. V50

[xi]¶Codd. : Pal104 (106v) ; P460 (361v)  P462 P11976 (338r) ; Re172 (197va) T25 (332rb, Osee en titre courant !), V50 (226vb) Ed1471; om. Sev145b Ed1590 Ed1603 {MM2023} {MM2024 rev}

[xii] scilicet] om. Am33

[xiii] materie] coniec. Li17 (215r)

[xiv] Gregorii] Georgii Am32


 [MM1]660 recensés dans GLOSSEM à la date du 25.4.2024


Comment citer cette page ?
Martin Morard, Lyra electronica. Note d'orientation à propos des postilles de Nicolas de Lyre et de leur édition électronique in : Sacra Pagina, IRHT-CNRS, 2024. Consultation du 23/10/2024. (Permalink : https://gloss-e.irht.cnrs.fr/php/page.php?id=87)